801/0101. Alexandrie (Al Iskandariyah). Dédicace à Sarapis et Isis faite par Nikanôr et Nikandros, citoyens d'Alexandrie.
Plaque en marbre blanc bleuté (h. 13 cm ; l. 36 cm ; p. 7,1 cm.) à Alexandrie Warszawa, Muzeum Narodowe w Warszawie n° Inv 198762 (depuis 1947. Auparavant, Collection du Lyceum Hosianum, Braunsberg, n° Inv 920)très probablement entre 305 et 285 av J, d'après la paléographie et la formule dédicatoire.
Ὑπὲρ βασιλέως Πτολεμαίου
καὶ τῶν τέκνων
Σαράπιδι, Ἴσιδι,
Νικάνωρ καὶ Νίκανδρος
5
Νίκωνος Πολυδεύκειοι.
" Pour le roi Ptolémée | et ses enfants, | à Sarapis, à Isis, | Nikanôr et Nikandros, | fils de Nikôn, du dème de Pollux (ont fait cette dédicace)."
Editio princeps : G. Botti, Notices des monuments exposés au Musée gréco-romain d’Alexandrie, Alexandrie, 1893, p. 125 (d'après l'estampage conservé au Musée Gréco-Romaine d'Alexandrie) (= d'où M.L. Strack, Die Dynastie der Ptolemäer, Berlin, 1897, p. 128 ; OGIS I, p. 51, n° 21 ; SB V, n° 8849 ; E. Visser, Götter und kulte im ptolemäischen Alexandrien, Amsterdam, 1938, p. 90 ; G. Ronchi, Lexicon theonymon rerumque sacrarum et divinarum ad Aegyptum pertinentium quae in papyris ostracis titulis Graecis Latinisque in Aegypto repertis laudantur, p. 919, s.v. Πτολεμαῖος). Nouvelle édition d'après la pierre, W. Weissbrodt, Griechische und lateinische Inschriften in der antik-archäologischen Sammlung der Königlichen Akademie zu Braunsberg, p. 19, n° 18 (d'après la pierre conservée dans un premier temps au Lyceum Hosianum). Réédition, I. Alex. Ptol., n° 1, 17-18, Pl. I (d'après une photographie de la pierre. cf. A. Łajtar « Greek Inscriptions in Polish Collections. A Checklist » dans ZPE 125 (1999), p. 156, n° 47). Nouvelle édition, A. Łajtar, Catalogue des inscriptions grecques du Musée national de Varsovie, pp. 121-123, n° 43, Pl. XLIII (d'après la pierre conservée depuis 1947 au Muzeum Narodowe w Warszawie à Varsovie). Notre édition est faite d'après le cliché d'A. Łajtar, op.cit., Pl. XLIII. cf. P. M. Fraser, "Two studies on the cult of Sarapis in the Hellenistic world", OpuscAthen III, 1960, pp. 11-12 (n. 7) ; id., Ptolemaic Alexandria, Oxford, 1972, I, pp. 42 et 44, II, p. 115 (n. 21) et p. 120 (n. 43) ; E. Fassa, « Shifting Conceptions of the Divine: Sarapis as part of Ptolemaic Egypt’s Social Imaginaries », dans E. Stavrianopoulou, Shifting Social Imaginaries in the Hellenistic Period: Narrations, practices and Images, Leiden, 2013, p. 128 ; B. Legras, « Sarapis, Isis et le pouvoir lagide », L. Bricault & M. J. VersluysPower, Politics and the Cults of Isis. Proccedings of the Vth International Conference of Isis Studies, Boulogne-sur-Mer, October 13-15, 2011 (organised in cooperation with Jean-Louis Podvin), Leiden, 2014, p. 109.
TM 6369
L. 1-2 : l'omission du nom de la reine dans la formule dédicatoire, l'absence d'une épithète cultuelle pour le roi Ptolémée et la paléographie de l'inscription plaident en faveur d'une datation sous le règne de Ptolémée Ier (305-285 av. J.-C.).
L. 4 : l'étymologie des prénoms et du patronyme des dédicants, qui se construisent sur le mot νίκη indiquent que ces personnes sont très vraisemblablement d'origine aristocratique.
L. 5 : en tant que citoyens d'Alexandrie, les dédicants, selon leur démotique, sont enregistrés dans le dème de Pollux. La désignation d'une personne par son patronyme et son démotique était en Égypte déjà dès la haute époque hellénistique la pratique officielle pour désigner un citoyen (voir p.ex. P. Hamb. II 168, FrA, ll. 7-8 (TM 4322) et BGU XIV 2367, ll. 8-9 (TM 2698). Si la datation sous le règne de Ptolémée Ier est correcte, cette inscription pourrait être considérée comme un des plus anciens témoignages de la constitution civique d'Alexandrie. Sur l'organisation de la population alexandrine voir Theoph. ad Autol. 2, 7, 3-6 (FgrHist 631 F1); P. Oxy XXVII 2465 ( TM 62718; LDAB 3906; Mertens-Pack 1457). P. M. Fraser, Ptolemaic Alexandria, I, Oxford, 1972, pp. 38-62 et S. Schorn, Satyros aus Kallatis : Sammlung der Fragmente mit Kommentar, Basel, 2004, pp. 440-441.