618/1101. Istros (Histria). Décret.
Fragment d’une stèle en marbre trouvée en 1959. Musée d’Histria inv. 378.ca 250 a.C.par rapprochement prosopographique.
[Ἔδοξε τῆι β]ουλῆ[ι καὶ τῶι δή]-
[μωι· ἐπι]μηνιεύον[τος ......]
[....]υ τοῦ Κρατε[--- Ἡρακ]-
[λεί?]δης Μονίμου εἶπ[εν· ἀπο]-
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σταλῆναι ὑπὸ τοῦ [δήμου εἰς]
Καλχηδόνα ἄνδρ[ας τρεῖς?]
[ο]ἳ χρησμὸν λήψοντ[αι παρὰ]
[το]ῦ Θεοῦ τῆι πόλει ὑ[πὲρ τοῦ]
[Σα]ράπιος· τίνα Κ[---]
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« Décision du Conseil et du peuple. Le président de l’assemblée étant [...], fils de Krate[...; Hérakleidès(?)], fils de Monimos, a proposé que soient dépêchés à Chalcédoine, parmi les citoyens, [trois(?)] hommes chargés de consulter l’oracle du dieu de la ville au sujet (de l’installation du culte) de Sarapis (à Histria). [...]. »
D. M. Pippidi, , « Sur la diffusion des cultes égyptiens en Scythie Mineure », StudClas 6, 1964, p. 108-118 et fig. 3 Bull., 1966, 271 ; SIRIS, 709a ; SEG XXIV, 1969, 1091 ; M. Tacheva-Hitova, Eastern Cults in Moesia Inferior and Thracia (5th Century B.C. – 4th Century A.D.), Leiden, 1983, p. 15 n° I.22) ; ISM I, 5 ; Y. G. Vinogradov et M. I. Zolotarev, , « Worship of the Sacred Egyptian Triad in Chersonesus (Crimea) », , Ancient Civilizations from Scythia to Siberia 5.4, 1999, p. 373-376 (SEG L, 2000, 682).
L. 3-4 Vinogradov & Zolotarev identifient [Ἡρακλεί?]δης Μονίμου au frère du navarque Ἡγησαγόρας Μονίμου connu par IGBulg I² 388bis, et datent ainsi la présente inscription du milieu du IIIe siècle a.C.
L. 7-8 il s’agit de l’oracle d’Apollon Chresterios, qu’une délégation officielle tient à consulter pour décider de l’établissement ou non d’un culte public de Sarapis à Istros, comme semblent le souhaiter ceux dont le fils de Monimos est le porte-parole. Une décision officielle prolonge donc une initiative privée. La perte de la fin du texte ne permet que de conjecturer la suite des événements. De l’absence a priori totale d’aegyptiaca provenant d’Istros, certains ont déduit que la réponse de l’oracle fut négative. Mais on ne voit pas alors pourquoi ce texte aurait été gravé. À l’évidence, il le fut a posteriori, une fois connue la réponse de l’oracle, qui fut sans aucun doute positive. La présence de Sarapis cavalier sur des monnaies de la cité aux époques antonine et sévérienne paraît confirmer cette remarque, même si les quatre siècles séparant ces frappes du décret invitent à la mesure (cf. A. Suceveanu, « Le «Grand Dieu» d’Histria », Ktèma 24, 1999, p. 271-281 et U. Peter, SNRIS, Paris 2008, p. 212-213). Quoi qu’il en soit, Istros ne subit à aucun moment de son histoire l’autorité ou même l’influence politique des Ptolémées. On peut donc estimer que, dans le cas présent, du fait de la présence d’Alexandrins à Istros ou simplement de personnes ayant intérêt à entretenir de bons rapports avec eux (des Istriens, des Rhodiens ?), une démarche officielle fut entreprise pour fonder éventuellement un temple public de Sarapis dans la cité.
L. 9 τίνα Κ[---] Pippidi et suiv., τίνα κ[αὶ πόθεν ou πῶς θεόν + verbe] Vinogradov & Zolotarev.