618/1007. Tomis (Constanța). Inscription en l'honneur d'une patronne des pastophores.
Fragment d’une plaque en marbre Egarée.Début du IIIe s. p.C.
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[- - - - - - - - -]φιλ[- -]
[- - - - - - - - κ]ράτου[ς]
[μητέρα π]αστοφόρω[ν]
5
γυναῖκα δὲ Α[- - - - - -]
[ἱ]εροναῦται ἀν[έθηκαν]
ἐκ τῶν ἰδίων [- - - - - -]
[π]ροστατοῦντος [(δὲ) -]
[- -]τάρχου Ἰ[- - - - -]
10
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«Les hiéronautes [consacrent? …], à leurs frais [---], [---] fille de [---]kratès, [mère] des pastophores, épouse d'A[---], le prostatès étant [---] fils de [---]tarchès [---]. »
D. M. Teodorescu, Monumente inedite din Tomi, Bucarest, 1918, p. 8-15 n° 3 (C. M. Danoff, Die griechischen Inschriften aus Tomis und Kallatis (Sammlung und Beiträge),, Wien, 1932, p. 63-64 n° 39 ; SIRIS, 709 ; SEG XXIV, 1969, 1054 ; M. Tacheva-Hitova, Eastern Cults in Moesia Inferior and Thracia (5th Century B.C.–4th Century A.D.),, Leiden, 1983, p. 13-14 n° I.18 ; ISM II, 1987, 98 (64) ; ISM VI.2, p. 27 n° 98 ; A. Avram, « Sur les pastophores de Tomis », dans M. Popescu, I. Achim, F. Matei-Popescu (éd.), La Dacie et l'Empire romain. Mélanges d'épigraphie et d'archéologie offerts à Constantin C. Petolescu,, Bucarest, 2018, p. 121-126.
L. x + 1 [-]φιλ[ον -], Teodorescu et suiv., ]φιλ[ Avram.
L. x + 2 [Μενεκ]ράτου[ς], Teodorescu et suiv., [Μενε(?)κ]ράτου[ς], Stoian (ISM) e.g., κ]ράτου[ς] Avram.
L. x + 3 - x + 4 [πατέρα π]αστοφόρω[ν σὺν] / γυναῖκα δὲ α[ὐτοῦ] (sic), Teodorescu, Danoff, Stoian, [- - π]αστοφόρω[ν - - / - - γ]υναῖκα δὲ α[ὐτοῦ], Vidman (SIRIS), Tacheva-Hitova, RICIS, [μητέρα π]αστοφόρω[ν] Avram. Sur les pastophores, cf. n° 501/0174.
L. x + 5 - x + 6 ἀν[δριᾶσι(?)] / ἐκ τῶν ἰδίων [ἐτίμησαν], Teodorescu, Danoff, Stoian ; ἀν[έθηκαν(?)] / ἐκ τῶν ἰδίων [- -], Vidman, Tacheva-Hitova, RICIS, Avram.
L. x + 7 [Ἴσιδος], Teodorescu, Danoff ; [τοῦ κοινοῦ], Vidman 1966 vel [τοῦ θιάσου], Vidman 1970 et suiv. ; [τοῦ θιάσου] vel [τῆς συνόδου], ISM VI/2, [(δὲ) -] Avram.
L. x + 8 [Ἀρισ]τάρχου, Teodorescu et suiv., [- -]τάρχου Ἰ[ Avram.

Les propositions d’A. Avram vont dans le sens de l’existence de deux collèges, celui des hiéronautes, présidé par [Aris?]tarchos, et celui des pastophores, dirigé par la personne ici honorée, fille de (…)kratès et épouse d’A(…). Il s’agit de l’unique mention de ἱεροναῦται dans les cultes isiaques. Sans doute faut-il associer les membres de ce collège de « navigateurs sacrés » aux fêtes maritimes telles que le Navigium Isidis, et les identifier aux membres de l’équipage prenant place sur le premier navire s’élançant sur les flots lors de l’ouverture de la navigation. Les pastophores pourraient alors bien être les porteuses, durant la procession, des voiles peintes à l’effigie de la déesse (voir L. Bricault, Isis Pelagia, Leiden 2020, p. 223).