618/1005. Tomis (Constanța). Dédicace à Sarapis et à l'empereur Antonin.
Autel en marbre (h. 69 cm ; l. 43 cm ; p. 40 cm) parvenu à Paris à la suite de la guerre de Crimée et qui se trouvait au début du XXe siècle dans la cour d’un hôtel de la rue de Hambourg. Centre de recherches archéologiques et historiques médiévales de l’Université de Caen. 29 mars 160 p.C.
[Διὶ Ἡλ]ίῳ μεγάλῳ Σαράπ[ιδι]
[καὶ τ]οῖς συννάοις θεοῖς κ[αὶ]
[αὐτ]οκράτορι Τ. Αἰλίῳ Ἁδριαν[ῷ]
Ἀντωνείνῳ Σεβαστῷ Eὐσε[β(εῖ)]
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καὶ Μ. Αὐρηλίῳ Οὐήρῳ Καίσα-
ρι. Καρπίων Ἀνουβίωνος
τῷ οἴκῳ τῶν Ἀλεξανδρέ-
ων τὸν βωμὸν ἐκ τῶν ἰδί-
ων ἀνέθηκεν ἔτους κγ´
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Φαρμουθὶ α´ ἐπὶ ἱερέων
[Κ]ορνούτου τοῦ καὶ Σαραπίωνος
[καὶ Σκ?]ύμνου τοῦ καὶ Λονγεί-
[νου .........] τοῦ Ἀρ[---].
« À Zeus Soleil grand Sarapis et aux dieux qui partagent le même temple, ainsi qu’à l’empereur Titus Aelius Hadrien Antonin Auguste Pieux et au César Marc Aurèle Verus. Karpiôn, fils d’Anubiôn, pour le lieu de réunion des (négociants) alexandrins, a consacré l’autel à ses frais, l’an 23, le 1er Pharmouthi, sous les prêtres Kornoutos dit aussi Sarapiôn, et [Sk?]ymnos, dit aussi Longinos [..., et de ...], fils d’Ar[...]. »
IGRR I, 604 ; M. Brillant, « Inscription de Tomes », RPh 36, 1912, p. 284-296 (D. M. Pippidi, « Sur la diffusion des cultes égyptiens en Scythie Mineure », StudClas 6, 1964, p. 107-108 ; SIRIS, 708 ; M. Tacheva-Hitova, Eastern Cults in Moesia Inferior and Thracia (5th Century B.C. – 4th Century A.D.), Leiden, 1983, p. 12-13 n° I.17 ; ISM II, p. 181-183 n° 153 (38)) ; O. Bounegru, Trafiquants et navigateurs sur le Bas Danube et dans le Pont Gauche à l’époque romaine, Wiesbaden, 2006, p. 135 n° 35 et comm. p. 43-51 ; A. Avram, « Une inscription de Tomis redécouverte à Caen », dans L. Mihailescu-Bîrliba & O. Bounegru, Studia historiae et religionis daco-romanae. In honorem Silviu Sanie, Bucarest, 2006, p. 277-283 ; ISM VI.2, p. 45-47 n° 153 (pl. XLIV).
L. 1 [Διὶ Ἡλ]ίῳ Brillant, SIRIS, RICIS, [Θε]ῷ Renier, Stoian, Avram ; sur ce syntagme, cf. n° 205/0304.
L. 12 [Πολύ]μνου Renier, Brillant, Stoian, ....υ...μνου RICIS, [καὶ Σκ?]ύμνου Avram ; à la fin, Λονγ[είνου] Renier, Brillant, Stoian, RICIS, Λονγεί[νου] Avram.
L. 11-13 s’agit-il des prêtres servant les différentes divinités du sanctuaire ou bien des dignitaires de l’association ? Je pencherais pour la première hypothèse, signe que le temple isiaque de Tomi est d’importance. Il est en outre intéressant de voir un collège de négociants alexandrins consacrer un autel associant les divinités isiaques et les empereurs dans un sanctuaire si éloigné de leurs bases, au IIe s. p.C. Une autre guilde alexandrine est mentionnée à Périnthe (CIG 2024), dont on peut supposer qu’elle eut des liens privilégiés avec le sanctuaire isiaque de la ville ; comparer le rôle tenu par les Alexandrins dans la diffusion et le développement des cultes isiaques au Portus Ostiae (nn° 503/1213, 503/1215 et 503/1217) et à Ampurias (n° 603/0701).