618/1001. Tomis (Constanța). Décret.
Cippe en marbre blanc (h. 40 cm ; l. 19 cm ; p. 14 cm) Musée archéologique national, Bucarest inv. L 926. Fin du Ier s. a.C.-début du Ier s. p.C.
[στεφανοῦσθαι δὲ]
αὐτ[ὸν εἰς τὸ κατ’]
[ἀΐ]διον [ἐν τῷ ἱε]-
ρῷ τοῦ Σ[αράπι]-
5
δος τοῖς [καλου]-
μένοις Χα[ρμο]-
σύνοις ἀρετῆς
ἕνεκεν καὶ σω-
φροσύνης· τὴν δὲ
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ἐπιμέλειαν τῆς
ἀναγορεύσεως
τοῦ στεφάνου ποι-
[ε]ῖσθαι τοὺς προσ-
[ε]δρεύοντας [τῶι ἱ]-
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ερῶι· τὸ δὲ ψήφισ-
μα ἐνγραφῆνα[ι]
εἰς τελαμῶνα
λευκοῦ λίθου κα[ὶ]
ἀνατεθῆναι εἰς τ[ὸ]
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ἱερὸν τοῦ Σαρά-
πιδος.
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« (Il a été décidé) [… le prêtre … serait couronné ... dans le] temple de S[arapi]s lors des fêtes appelées Charmosyna, pour sa vertu et sa tempérance ; que les assesseurs du prêtre auraient la charge de proclamer publiquement (l’honneur de) recevoir la couronne ; et que le décret serait gravé sur une stèle en pierre blanche et consacré dans le temple de Sarapis. »
G. Tocilescu, « Inschriften aus der Dobrudscha », Archäologisch-epigraphische Mitteilungen aus Österreich-Ungarn 6, 1882, p. 23 n° 46 ; D. M Pippidi, , « Sur la diffusion des cultes égyptiens en Scythie Mineure », StudClas 6, 1964, p. 107 et fig. 1 (SIRIS, 704 ; SEG XXIV, 1969, 1053 ; M. Tacheva-Hitova, Eastern Cults in Moesia Inferior and Thracia (5th Century B.C. – 4th Century A.D.), Leiden, 1983, p. 8-10 n° I.13 ; D. Chiekova, Cultes et vie religieuse des cités grecques du Pont Gauche (VIIe-Ier siècles avant J.-C.), Berne, 2008, p. 252-253) ; ISM VI.2, p. 5 n° 7 (pl. III).
L. x + 1 - x + 5 ---/.λυι---/.σδρο---/[π]ρώτου [τῆς Ἴσι]/δος κτλ. Tocilescu,
SIRIS,
RICIS ; [στεφανοῦσθαι δὲ] / αὐτ[ὸν εἰς τὸ κατ’] / [ἀΐ]διον [ἐν τῷ ἱε]/ρῷ τοῦ Σ[αράπι]/δος κτλ. Avram et Hălmagi (
per litteras).
L. 6-7 la fête des Χαρμόσυνα est connue par Hérodote III, 27 (mais l’expression utilisée, χαρμόσυνα ταῦτα, est peut-être générique et ne désigne pas alors une fête spécifique), Plutarque,
De Iside 29, une notice d’Hésychius (Χαρμόσυνα· ἑορταὶ Ἀθήνησιν; cf. n°
101/0225) et plusieurs textes documentaires :
BGU I 1,23 (Soknopaiou Nèsos, du 16 au 23 Phaophi au IIIe s. p.C. = 13 au 20 octobre du calendrier julien);
BGU I 149,14 (IIe-IIIe s. p.C.);
SPP XXII 183,68 (ca 138 p.C.);
SB VI 9199,9 (milieu du IIe s. p.C.); il doit s’agir de fêtes célébrant la résurrection d’Osiris, que l’on pourrait rapprocher des
Hilaria romaines (n°
501/0221); voir aussi le n°
308/0301 (Kios) et F. Perpillou-Thomas,
Fêtes d’Égypte ptolémaïque et romaine, Louvain 1993, p. 75-76.
L. 15-16 a-t-on affaire à un décret public (P. M. Fraser, «Two studies on the cult of Sarapis in the hellenistic world »,
OpAth 3, 1960, p. 38 n. 2) ou privé émanant d’une association de Sarapiastes (Pippidi p. 107) ? Je pencherai pour la première hypothèse, l’expression τοῖς [καλου]μένοις Χα[ρμο]σύνοις m’incitant à penser que le nom de cette fête ne devait pas être familier aux lecteurs de la stèle, ce qui étonnerait s’il s’agissait simplement des membres restreints d’une association privée isiaque.