Autel en marbre (h. 56 cm ; l. 22 cm ; p. 17 cm) dans le temple de Noreia. Klagenfurt, Landesmuseum für Kärnten Rudolfinum inv. 104Milieu du IIe s. p.C.d'après la prosopographie.

À Isis Noreia, Quintus Septueius Valens, procurateur des mines de fer, s’est acquitté de son vœu de bon gré et à juste titre pour le salut de Quintus Septueius Clemens, fermier général de l’impôt des mines de fer pour le Norique, la Pannonie et la Dalmatie et de Tiberius Claudius Heracla et de Cnaeus Octavius Secundus, procurateurs des mines de fer.

CIL III, 4809 (ILS, 1467) ; R. Egger, Führer Museum Klagenfurt, 1921, p. 50 n° 29 ; R. Egger, Aus römischen Grabinschriften, Wien, 1967, p. 6 n° 1 (SIRIS, 647) ; G. Alföldy, Noricum, London-Boston, 1974, p. 319 n° 88 et pl. 17 ; CIL Noricum, 151 ; G. Piccottini, Die Römersteinsammlung des Landesmuseums für Kärnten, Klagenfurt, 1996, p. 44-47 n° 18 (ph) ; M. Hainzmann, « (Dea) Noreia-Isis: Alte und neue Schutzherrin der Noriker », dans R. Rollinger, Br. Truschnegg (éd.), Altertum und Mittelmeerraum. Die Antike Welt diesseits und jenseits der Levante. Festschrift P. W. Haider, Stuttgart, 2006, p. 677-680 (ph) ; F. W. Leitner (éd.), Götterwelten, Tempel, Riten, Religionen in Noricum, Klagenfurt, 2007, p. 175 n° 86 ; Ubi erat lupa, 5764 ; EDH, HD042469.

L. 1 sur Isis Noreia, cf. H. Kenner, «Die Götterwelt der Austria romana», ANRW II 18.2, 1989, p. 878, n. 14 et H. Gallego Franco, « Isis Noreia : un sincretismo nilotico-celta en Europa central romana», BAEE 8, 1998, p. 229-235 ; sur Noreia, cf. M. Hauer-Prost, s.v. Noreia, LIMC VI (1992) p. 932-933 et P. Scherrer, « Noreia - prähistorisch-gallorömische Muttergottheit oder Provinzpersonifikation? », dans M. Hainzmann (éd.), Auf den Spuren keltischer Götterverehrung, Wien 2007, p. 207-241.
L. 6 c(onductoris) Vidman, con(ductoris) Alföldy ; p(artis) d(imidiae) CIL et suiv. P(annoniarum) D(almatarum) CIL Noricum.
L. 9 proc(uratorum) Vidman, pro(curatorum) Alföldy.
L. 9-10 Valens était sans doute un affranchi de Clemens.
L. 10 proc(urator) fer(rariarum) Vidman, pro(curator) ferr(ariarum) Alföldy.

L’analyse de P. Scherrer montre que dans les dernières décennies du I^er s. p.C., un premier temple dédié à Noreia fut érigé sur le Hohenstein avant d’être embelli, sinon agrandi, par le procurator Aulus Trebonius (cf. n° 612/0301), qui le consacra à Noreia Isis. Le dossier épigraphique fait apparaître que toutes les personnes liées au culte de Noreia étaient soit des personnels de l’administration impériale ou des militaires, soit des membres de familles étroitement liées à l’administration provinciale et, plus particulièrement, aux activités douanières et minières. Nul n’est originaire du Norique. Aucune femme, aucun enfant n’est jamais mentionné. Tous les textes concourent en fait à définir Noreia comme la personnification de la province, c’est-à-dire comme une création d’époque impériale, et en aucun cas comme une divinité-mère pré-celtique ou même pré-romaine. L’association entre Noreia et Isis, somme toute relativement rare, se comprendrait alors comme l’expression d’une réalité toute politique, celle d’un loyalisme affiché par quelques fonctionnaires haut placés envers les Flaviens, qui se poursuit durant au moins un demi-siècle jusqu’au milieu de l’époque antonine.
En 1895, lors des fouilles menées dans ce sanctuaire, fut trouvée la partie supérieure d’un petit autel en calcaire jaunâtre orné d’un relief présentant une divinité coiffée d’un bonnet phrygien et tenant dans la dextre une lance ou un flambeau; au-dessus du relief, l’inscription : Miner[vae] (Klagenfurt, Archäologische Schausammlung n° inv. 1179. IIe s. p.C.; publié par G. Piccottini, CSIR II,5, Wien 1994, n° 666 pl. 86). Cette dédicace à Minerve s’intègre parfaitement dans un sanctuaire fortement lié à la dynastie flavienne.