Vase en terre beige (h. 21 cm ; l. 16 cm max) trouvé à proximité du pont romain du Rondet. Fribourg, Musée d'art et d'histoire inv. 63.1601. Ier-IIe s. p.C.

« Lagona pour Isis. »

C. Buchiller, « À propos de la cruche inscrite du Rondet », Archéologie fribourgeoise / Freiburger Archäologie, 1986, p. 140-146 et fig. 1-3 et 5 ; S. Sisani, V. Gasparini, « Iside dai mille (e uno?) nomi: nuove letture di alcune iscrizioni di (presunto) contenuto isiaco », Epigraphica 71, 2009, p. 399-401 (ph).

L. 2 Is(i)idi Buchiller, Isi{i}di RICIS, Is+idi Sisani & Gasparini.

Pour Buchiller (p. 141-142), ce graffito est l’œuvre d’un artisan de culture gauloise qui n’avait de la langue latine qu’une connaissance toute relative, ce qui expliquerait la “rature” sur le deuxième I de Isidi, qui n’en est peut-être pas un, comme le proposent Sisani & Gasparini; ces derniers songent par ailleurs à un anthroponyme plutôt qu’un théonyme, ce qui n’est guère convaincant.

On a probablement affaire à un nouvel exemple de cruche à vin destinée à une fête isiaque, devant se tenir en un lieu qui n’était certainement pas Le Rondet. La cruche, élément d'un chargement plus important, peut avoir été brisée (en plus de 35 fragments) lors du passage du pont, alors qu’elle était destinée à un sanctuaire qui pouvait être assez éloigné, de Germanie par exemple. Le fait que ce type de lagona ait été fortement répandu en Gaule méridionale permet de supposer que le vin qu’elle contenait avait remonté le couloir rhodanien, en provenance au moins du midi de la France. Pour d’autres cruches ou vases contenant du vin, voir le n° 101/0212 (Athènes).