602/0201. Italica (Santiponce). Dédicace à la Victoire Auguste.
Base en de marbre blanc abîmé à droiteen remploi dans une construction tardo-antique. Museo Arqueológico de Sevilla inv. REP1986/215Règne de Septime Sévèred'après la paléographie.
Vict(oriae) Aug(ustae). Vib(ia) Modesta C(aii) Vib(ii) Libonis fil(ia) ori[unda ex]
Mauretania, iterato honore bis flaminica sacerdo[s col(oniae) A(eliae) A(ugustae) I(talicae)],
statuam argenteam ex arg(enti) p(ondo) CXXXII (unciis duabus semuncia) cum inauribus tri[bacis mar-]
garitis n(umero) X et gemmis n(umero) XXXX et berull(is) n(umero) VIII et corona au[rea]
5
cum gem(m)is n(umero) XXV et gem(m)areis (VII(?)), accept(o) loc(o) ab splendid[issim(o) or-]
[d]in(e) in templ(o) suo corona(m) aurea(m) flaminal(em) capitul(um) aure[um do-]
[mi]na(e) Isidis alter(um) Cerer(is) cum maani(li)b(us) arg(enteis) item Iunoni r[egina(e) d(ono) d(edit)].
« À la Victoire Auguste, Vibia Modesta, fille de Caius Vibius Libon, originaire de Maurétanie, honorée de la prêtrise flaminicale de la colonie Aelia Augusta Italica pour la seconde fois, a dédié une statue en argent, d’un poids en argent de 132 livres 2 onces et demie, avec des boucles d’oreilles dorées à trois rangs de 10 perles, 40 pierres précieuses et 8 pierres de béryl (aigues-marines), ainsi qu’une couronne en or avec 25 pierres précieuses et sept(?) joyaux, en un lieu accordé par le respectable Sénat, dans le temple de la déesse. (Vibia Modesta) a également déposé dans le même temple la couronne flaminale en or, un buste en or de la maîtresse Isis, un autre de Cérès avec colliers d’argent de la même façon en don à Junon reine. »
P. Leon Alonso, « La zona monumental de la Nova Urbs Italica (Santiponce, Sevilla) », EAE 121, 1982, p. 117 n° 2 et pl. XII,2 (AE, 1982, 521) ; A. Blanco Freijeiro, « Nuevas inscripciones latinas de Itálica », BRAH CLXXX, 1, 1983, p. 8-13 et fig. 6 (AE, 1983, 521) ; J. González Fernández, Corpus de Inscripciones Latinas de Andalucia 3, 1991, p. 32-34 n° 358 fig. 195 ; HEp 4, 1994, 724 ; P. Le Roux, « Oriunda Mauretania », Ubique amici. Mélanges J.-M. Lassère, Montpellier, 2001, p. 239-248 (ph) (AE, 2001, 1185 ; A. Canto, HEp 11, 2001, 472).
La longueur incertaine des lacunes à droite (entre 6 et 8 lettres, sans doute) rend les restitutions plausibles mais non assurées. Pour d’autres listes d’offrandes, cf. n° 503/0301 et 603/0101.

L. 1 Vib(ia) Modesta C. V. Libonis fil(ia) Leon, Vib(ia) Modesta C. Vibi Libonis f(ilia) Blanco, Vib(ia) Modesta fil(ia) C. Vib(ii) Libonis González; par deux fois, les trois lettres VIB sont clairement ligaturées, et les lettres FIL apparaissent nettement sur la pierre.
L. 1-2 or[iunda] Leon, ori[gine] Blanco, ori[unda ex] González, ori[unda] / Mauretania Le Roux, AE, or(iunda) e[x] HEp, ori[unda ex] Alvar. D’autres habitants d’Italica semblent d’origine maurétanienne (Césarienne ou Tingitane); la famille à laquelle appartient la donatrice semble aussi aisée que bien implantée.
L. 2 sacerdo[s] Leon, Blanco, HEp., sacerdo[s col(oniae) A(eliae) A(ugustae) I(talicae)] González, Alvar, qui pourrait mieux remplir la lacune en fin de ligne.
L. 3 pour tribacis, cf. Pétrone, Sat. 55, tribacca = pendant d’oreille formé de trois perles.
L. 4 X et gemmis n(umero) oublié par Le Roux et l’AE.
L. 5 Z = cent Leon, = sept Blanco, et gem(m)at(is) areis Z (?) HEp. ; accep(to) Leon, Blanco, Alvar, accept(o) González.
L. 5-6 splendid[issimo ordine Italicensi / ...(?)]ini Leon, splendid[issimo ord/in(e)] Blanco, splendid[(issimo) or/din(e)] González, ab splendid(issimo) o[r]/dine HEp, Alvar.
L. 6 temp(lo) Leon et suiv.; templ(o) RICIS, Alvar, car il y a une ligature entre le P et le L.
L. 6-7 capitul(um) aure(um) / [....]a Leon, capitul(um) aure[um do/mi]na(e) Blanco, Alvar, capitul(is) aure[is / domi]na(e) González ; capitul(a) aure[a / tr ?]ia HEp ; l’épithète domina est plus fréquemment attribuée à Isis, dans la péninsule ibérique, que regina; mais on ne peut toutefois exclure cette dernière restitution.
L. 7 cum manib(us) Le Roux, AE, mais on lit bien sur la pierre MAANIB avec une double ligature, cum m{a}anib(us) arg(enteis) item Iunoni(s) po[s(uit)] HEp; maani(li)b(us) RICIS, Alvar; cette lecture s’appuie sur Isidore de Séville, Etym. XIX,21,11; Iunoni R[eginae ...]. Leon, Iunoni(s) r[eginae dono dedit]. Blanco, Iunoni r[(eginae) p(osuit)]. González, Iunoni r[egina(e) d(ono) d(edit)] RICIS, Alvar.

Selon P. Le Roux, la statue de la Victoire fut placée dans le Traianeum. La famille est originaire de Maurétanie, Césarienne pour P. Le Roux, Tingitane pour A. Canto et E. M. Morales Rodríguez. Le père devait être un incola investi de responsabilités importantes qui permirent à sa fille d’acquérir une certaine dignitas à l’époque sévérienne.