519/0301. Turris Libisonis (Porto Torres). Ex-voto de Cnaeius Cornelius Cladus.
Autel en marbre (h. 70 cm ; l. 42 cm ; p. 34 cm) dans l’hypogée des thermes romains Sur la face antérieure est représentée Isermouthis sous son aspect anguiforme, sur la face latérale droite un canidé (Anubis, plutôt que le chien sothiaque ?) et sur la face latérale gauche Souchos sous la forme d’un crocodile. Tous trois sont coiffés du lotus. Sassari, Museo Nazionale G.A. Sanna inv. 7867Début du IIe siècle p.C.
Cn. Cornelius
Cladus i(ussu) v(otum) s(olvit).
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« Cnaeius Cornelius Cladus, sur ordre, s’est acquitté de son vœu. »
A. Taramelli, « Porto Torres. Inscrizioni romane rinvenute nei lavori ferroviari ed edilizi nell'area dell'antica Turris Libyssonis », NSA, 1931, p. 118-123 et fig. 1-3 (AE, 1932, 63) ; P. Mingazzini, « Quatro marmi del Museo Sanna provenienti da Turris », Studi Sardi 12-13, 1952-1954, p. 495-498 et pl. I-III ; G. Sotgiu, « Culti e divinità nella Sardegna romana attraverso le iscrizioni », Studi Sardi 12-13, 1952-1954, p. 577-578 ; G. Sotgiu, Iscrizioni latine della Sardegna (ILSard), Padova, 1961, p. 158-160 n° 239 (ph) (SIRIS, 521) ; M. Malaise, Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts en Italie, Leiden, 1972, p. 315 Turris Libisonis 1 et pl. 63 ; A. Mastino, L’Africa romana 2, 1984, pl. 5 ; M. Le Glay, « Isis et Sérapis sur un autel de Porto Torres (Turris Libisonis) », dans A. Bonniu, M. Le Glay, et A. Mastino (éd.), Turris Libisonis, 1984, p. ; C. Ricci, « Ara di C. Cornelius Cladus », dans E. A. Arslan (éd.), Iside il mito il mistero la magia, Milano, 1997, p. 214-215 n° IV.194 (ph) ; EDR, 073184 ; A. Gavini, « Isiaca Sardiniae. La diffusione dei culti isiaci in Sardinia », dans L. Bricault, R. Veymiers (éd.), Bibliotheca Isiaca, p. 24-25 et fig. 5.
L. 2 I(sidi) Taramelli et suiv. Si la divinité représentée au centre de la face principale est bien Isis-Thermouthis anguipède, comme tout porte à le croire, j’aurais tendance à considérer que l’image suffit à identifier la déesse, dont le nom n’a pas à être réduit à la seule lettre I et je proposerais de retrouver dans ce I l’indication d’une dédicace effectuée sur ordre de la divinité.

Souchos, comme l’attestent les hymnes d’Isidôros de Madinet Madi (I.Métriques n° 175) était le parèdre de Thermouthis, au moins à Narmouthis dans le Fayoum, où la déesse est identifiée à Isis depuis l'époque ptolémaïque au moins, sous l'aspect anguiforme d'Isermouthis (cf. I.Fayoum III 161 et 163). Quant au chien, je doute qu’il s’agisse de Sirius et qu’il faille voir ici une dédicace à Isis maîtresse de la navigation, comme le pensait Mingazzini (repris par Vidman (SIRIS), Malaise 1972, Ricci et Gavini). Cf. M. Malaise, « Documents nouveaux et points de vue récents sur les cultes isiaques en Italie », dans Hommages à M. J. Vermaseren, Leiden 1978, p. 670-673 qui, modifiant son analyse antérieure, démontre qu’il s’agit bien d’Anubis (comme le proposait déjà Taramelli), comme plusieurs textes et reliefs de Narmouthis le laissent supposer (p. ex. SEG VIII [1937] 545). Ces trois divinités sont à mettre en rapport avec Shaï (le Destin), dont Isis est la maîtresse, comme le rappelle son Arétalogie (n° 302/0204), par un personnage dont il ne fait aucun doute qu’il séjourna en Égypte, et sans doute même au Fayoum.