Plaque en marbre gris (h. 17 cm ; l. 35,5 cm ; p. 3 cm) dans un espace funéraire. Deux empreintes de pieds nus, séparés par un sistre entre deux feuilles de lierre
sont représentées entre les lettres V et S. Torino, Biblioteca Reale. IIe siècle p.C.
« Avilia Amabilis s’est acquittée de son vœu. »
L. 1
Amabilis CIL, Zanda qui indique que les lettres M et A du
cognomen sont ligaturées,
Ambilis, Manganaro, Vidman songeant à une danseuse.
Les fouilles conduites sur le site d’Industria ont mis au jour, dans les années 1960, un bâtiment datant de l’époque d’Hadrien et identifié comme un Iséum, autour duquel de nombreux ateliers ont exercé une activité prospère destinée à la production d’objets de culte en bronze, de style égyptisant, si bien que l’on a pu parler d’une école d’Industria, active entre l’époque de Tibère et le IVe s. Deux familles, celle des Lollii, que nous avons déjà rencontrée à Rome et à Thessalonique (n°
501/0109 et
113/0537) , et celle des Avil(l)ii apparaissent comme les introducteurs du culte d’Isis à Industria, sans doute dès l’époque augustéenne, sinon un peu plus tôt. La gens Avil(l)ia, fortement implantée dans le nord de la Ligurie, en Cisalpine et dans les Alpes Grées, semble avoir construit une partie de sa richesse dans l’exploitation des mines de fer, notamment dans la Valle di Cogne. Sa présence à Augusta Praetoria (l’actuelle Aoste) est bien attestée épigraphiquement. Déjà, à Délos, aux IIe-Ier s. a.C., des membres de la famille sont attestés parmi les
mercatores italiens, investis peut-être dans le commerce des esclaves (cf.
ILLRP 961). Plusieurs documents montrent leur dévotion envers les divinités isiaques. L’un d’entre eux, Decimus Avilius, fils de Marcus, est honoré par un collège que je crois être celui des mélanéphores (n°
202/0420,15). Plus tard, à Rome, un autre membre, Caius Avillius Ligurius Lucanus, fils de Caius, de la tribu Romilia, est
sacerdos Isidis (n°
501/0213). À Industria, les Avil(l)ii ont tôt fait partie de l’aristocratie municipale. Un membre de cette notabilité locale (n°
513/0101), en ce même IIe s.,
patronus du collège des pastophores d’Isis, « chevalier romain disposant d’un cheval public, questeur du trésor public et de l’institution alimentaire, édile, duumvir chargé de l’entretien des livres de compte publics » est un personnage éminent de la ville au moment où l’organisation urbaine de la cité se précise, autour de l’
area sacra et des ateliers artisanaux (cf. G. Cresci Marrone, «Gens Avil(l)ia e commercio dei metalli in valle di Cogne»,
MEFRA 105, 1993,1 p. 33-37 ;
ead., « Famiglie isiache ad Industria », dans A. Mastrocinque (éd.),
Culti pagani nell’Italia settentrionale, Trente 1994, p. 41-51). Pour les empreintes de pieds, cf. n°
105/0894.