503/1132. Ostia (Ostia). Nom de navire.
Fresque abondamment restaurée dans la nécropole de la via Laurentina, colombarium n° 31 Città del Vaticano, Musei Vaticani, Biblioteca Vaticana, Sala delle Nozze Aldobrandine inv. 79638IIe-IIIe s. p.C.
Devant la poupe
Au-dessus de la poupe, derrière la tête du patron
Au-dessus des trois hommes chargeant les grains
Sur un sac
5
Sur un autre sac
Isis Gi-
minia-
na.
Farnaces
5
magister.
Arascantus.
Res.
feci(t).
1
C. L. Visconti, « Pitture murali ostiensi », , Annali dell'instituto 38, 1866, p. 323-325 et pl. T fig. 2 ; CIL XIV, 2028 (SIRIS, p. 254 n. 1) ; B. Nogara, Le Nozze Aldobrandine, i paesaggi con scene dell'Odissea e le altre pitture murali antiche conservate nella Biblioteca Vaticana e nei Musei Pontifici, Milano, 1907, pl. XLVI ; F. Moll, Das Schiff in der bildenden Kunst vom Altertum bis zum Ausgang des Mittelalter, Bonn, 1929, n° 96 pl. IX ; C. Virlouvet, Tessera frumentaria. Les procédures de distribution du blé public à Rome, Rome, 1995, pl. XIII, fig. 20 ; EDR, 146779.
Sur Isis et Sarapis parasèmes de navires, cf. n° 115/0401.

L. 1-3 l'Isis Giminiana est un navis caudicaria oeuvrant sur le Tibre, qui porte le nom de la déesse auquel s'ajoute celui du propriétaire de l'embarcation, Giminius.
L. 7 les sacs contiennent donc du blé.

J'emprunte la description précise et pertinente qui suit au mémoire de J. Fourniol, Ostie et la Préfecture de l'annone au Haut-Empire, Paris 1998 :
« La scène représente le chargement en blé de l'embarcation. Sur la droite de la fresque, une planche inclinée relie le quai à la proue du navire. Deux saccarii gravissent la passerelle, le sac jeté sur l'épaule, et se dirigent vers le centre du bateau. Là, un saccarius qui les a précédés, vide déjà son saccus dans un conteneur de plus grande dimension. Les avis sont très partagés quant à la nature de ce conteneur. Est-ce un sac (cf. H. Pavis d'Escurac, La préfecture de l'annone, Rome 1976, p. 232 n. 194) ? Nous voyons mal l'intérêt de conditionner les blés dans des sacs plus gros, difficiles à manipuler lors du déchargement à Rome. Embarquer tels quels dans les cales, les "petits" sacs des portefaix semblent représenter un gain de temps et d'énergie. Certains y ont vu une espèce de manchon qui relierait le pont supérieur du navire à la cale. Les blés seraient ainsi déversés en vrac dans cette dernière. Enfin, le conteneur pourrait être simplement un modius grossièrement représenté. Le modius, de forme cylindrique ou tronconique, était un récipient dont la contenance était [de 8,75 litres]. Il servait aux mensores à mesurer les quantités de blé manipulées. L'artisan de la fresque aurait simplement modifié les perspectives, pour que l'on puisse voir le haut du modius avec son blé (c'est ce qui donne l'aspect d'un sac). Le saccarius situé à gauche du modius semble d'ailleurs égaliser la mesure de sa main droite tout en guidant le blé de son autre main libre. Il est toutefois difficile de se prononcer catégoriquement sur la nature de ce sac. Assis à l'extrémité supérieure de la passerelle, un saccarius lève la main comme pour accueillir ses collègues sur le navire ou pour les encourager dans l'effort. »

Sur les saccarii, cf. C. Virlouvet, « Les métiers du port : les saccarii, dockers du monde romain antique », JRA 28, 2015, p. 673-684.