503/1123. Ostia (Ostia). Epitaphe de Lucius Valerius Fyrmus.
Cippe funéraire en marbre, qui contenait à l’origine les cendres du défunt (h. 100 cm ; l. 59 cm ; p. 48 cm) lors des fouilles de Cartoni à l'ouest de la ville. Dans une niche, en haut-relief, un personnage masculin, coiffé du bonnet phrygien et dont le visage a partiellement disparu, se tient debout. Il est vêtu d'un pantalon oriental, <i>anaxyrides</i> nouées aux chevilles, d'un chiton qu'une ceinture relève jusqu'au dessous des genoux, et d'une chlamyde agrafée sur l'épaule droite. Il tient un <i>volumen</i> dans la main gauche et un <i>flagellum</i> dans la main droite. Sur son épaule gauche, peut-être les restes d'une tête de félin. Plusieurs attributs et objets sont figurés en relief de part et d'autre de la niche : à gauche, de haut en bas, un vase dont l'anse s'orne d'un uraeus, deux cistes ornées (d'un buste radié pour celle de gauche, d'un motif érodé pour celle de droite) et fermées et un guéridon en forme de double fleur de lotus ; à droite, de haut en bas, un coq, une hydrie et un guéridon en forme de double fleur de lotus. Sur les faces latérales, à gauche un <i>urceus</i> et à droite une patère.Città del Vaticano, Musei Vaticani, Gregoriano Profano ex Lateranense inv. 10762.Seconde moitié du Ier s. p.C. (Sinn), IIe s. p.C. (Erpetti).
[D(is)] M(anibus) [s(acrum)].
L. Valerius L(ucii) fil(ius) Fyrmus,
sacerdos Isidis Ost(i)ens(is)
et M(atris) d(eum) Tra(n)stib(erinae), fec(it) sibi.
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« Consacré aux dieux Mânes. Lucius Valerius Fyrmus, fils de Lucius, prêtre de l’Isis d’Ostie et de la Mère des dieux Transtibérine, a fait pour lui-même. »
A. Nibby, Viaggio antiquario ad Ostia, Roma, 1829, p. 80 ; A. Nibby, Analisi storico-topografico-antiquaria della carta de'dintorni di Roma II, Roma, 1837, p. 470-471 ; CIL XIV, 429 ; ILS, 4406 ; W. Altmann, Die römischen Grabaltäre der Kaiserzeit, Berlin, 1905, p. 237 fig. 191 ; SIRIS, 543 ; M. Malaise, Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts en Italie, Leiden, 1972, p. 68-69 Ostia 6 ; M. J. Vermaseren, Corpus Cultus Cybelae Attidisque III, Leiden, 1977, p. 133 n° 422 ; D. E. E. Kleiner, Roman Imperial Funerary Altars with Portraits, Rome, 1987, p. 244-246 n° 107 et pl. LXI,2 ; F. Sinn, Die Grabdenkmäler. 1. Reliefs Altäre Urnen, Mainz am Rhein, 1991, p. 70-72 n° 37 et fig. 114-115 ; M. Erpetti, « Nuove osservazioni su alcune are sepolcrali del Museo Gregoriano Profano ex Lateranense », Bollettino dei Monumenti, Musei e Gallerie Pontificie 27, 2009, p. 196-202 (AE, 2010, 240) ; L. Bricault, « Mater Deum et Isis », Pallas 84, 2010, p. 271 ; EDR, 144126 ; F. Van Haeperen, Ostia-Transtévère. Lieu de culte (?) de Mater Magna, Fana, templa, delubra. Corpus dei luoghi di culto dell’Italia antica (FTD) 6. Regio I. Ostie, Porto, Roma, 2019, p. 260.
La présence d’un Iseum à Ostie est assurée par la mention de plusieurs prêtres d’Isis Ostiensis dans l'épigraphie locale. Cf. les nn° *503/1124, 503/1125 et 503/1127. L’adjectif Ostiensis, attaché au titre sacerdotal, indique qu’il s’agit d’un culte public.

Pour M. Erpetti, qui daterait cet autel du IIe siècle p.C. pour des raisons épigraphiques, paléographiques et stylistiques, L. Valerius Fyrmus devait être attaché à un sanctuaire de la Magna mater situé à Ostie plutôt qu’à celui du Vatican, une hypothèse écartée dans le RICIS mais sur laquelle je suis revenu dans « Mater Deum et Isis », Pallas, 84, 2010, 271 : « L’adjectif toponymique Transtiberina évoque incontestablement un autre sanctuaire de la Mère des dieux que celui de la Porta Laurentina, un sanctuaire situé sur la rive droite du Tibre, à Ostie ou au Portus Ostiae, et non sur la colline vaticane, trop éloignée. Ce sanctuaire est-il pour autant le même que celui de la Mater deum magna Portus Augusti et Traiani Felicis ? Peut-être, mais pas nécessairement. »

Pour N. Genaille, « Cultes isiaques et eau sacrée (notes critiques) », RHR 200.3, 1983, p. 301 n. 22 « les supports des objets sont non pas des fleurs de lotus, selon l'opinion généralement admise, mais des guéridons en forme de doubles calices, sans signification autre que décorative. » L'identification à des guéridons est intéressante, même si l'on peut douter de leur qualité purement décorative.