501/0220. Roma (Rome). Calendrier.
Calendrier peint à la fresque ornant les murs nord et sud d’une cour à portiques antérieure à l’édification de la basilique de Sta Maria Maggiore, sous laquelle elle se trouve. Rome. Début du IVe s. p.C.
À la date du 28 octobre, on lit,
selon Magi : V Kal(endae) Castu(s) Isidis
selon Stern : V Kal(endae) Luctu(s) Isidis.
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F. Magi, Il Calendario dipinto sotto Santa Maria Maggiore, Roma, 1972, ; H. Stern, « Le calendrier de Sainte-Marie-Majeure », REL 51, 1973, p. 41-48.
La proposition de Stern est intéressante, car une mention du «deuil d’Isis» à cette date correspond opportunément à la fête des Isia, célébrée officiellement à Rome encore au début du IVe s. Il faut alors rapprocher cette information de celles livrées par divers calendriers de la fin du IIIe ou du début du IVe s. :
- le calendrier sur mosaïque de Thysdrus (début du IIIe s.), étudié par H. Stern, «L’image du mois d’Octobre, sur une mosaïque d’El-Djem», JS 1965, p. 117-131, notamment p. 119 fig. 3, et id., «Un calendrier romain illustré de Thysdrus (Tunisie)», Quaderno N. 105 dell’Accademia Nazionale dei Lincei, Roma 1968, p. 191-194;
- le calendrier sur mosaïque de Trèves (K. Parlasca, «Das Trier Mysterienmosaik und das ägyptische Ur Ei», TZ 20, 1951, p. 109 125);
- enfin le calendrier dit «du Chronographe de 354» ou de «Philocalus» (n° 501/0221).

Sur la dates des Isia, voir H. Stern, «La date de la fête d’Isis du mois de novembre à Rome», CRAI janvier-mars 1968, p. 43-50. Ces fêtes duraient sept jours, du 28 octobre au 3 novembre (Jean le Lydien, De mens. IV,48). Commencées le 28 octobre dans la douleur de la perte d’Osiris, elles s’achevaient le 3 novembre par les Hilaria (nom fourni par le n° 501/0221, appelés aussi Heuresis dans les Ménologes rustiques -n° 501/0219 -), célébrant la renaissance du dieu, cette dernière date correspondant à la fête égyptienne du 19 Hathyr lorsqu’elle fut fixée dans le calendrier romain, sans doute entre 25 et 28 p.C. Elles sont évoquées par de nombreux auteurs latins, principalement dans une optique polémique : Ovide, Meta. IX, 692-693; Juvénal, Sat. VIII, 26-29; Minucius Felix, Octavius, XXII, 1; Firmicus Maternus, De errore, II, 3 et 9, XXII, 1 et 3, XXIV, 1 et XXVII, 2; Tertullien, Adv. Marc., I, 13; Arnobe, Adv. nat. I,36,6; Lactance, Div. inst. I,XXI,20-22 et 24 et Epit. 18,5-7; Contra paganos 100-102; Prudence, Contra Symm. I,630-631; Augustin, De civ. Dei VI,10 citant le De superstitione de Sénèque); Paulin de Nole, Carm. XIX,111-113 et XXXII,119-120; enfin Servius, Ad Aen. IV,609 et Ad Georg. I,169. Rutilius Namatianus, De red. suo I,373, assista à la célébration de cette même fête encore en 417 à Faleria; sur les Isia, cf. F. Perpillou-Thomas, Fêtes d’Égypte ptolémaïque et romaine, Louvain 1993, p. 94-100.