501/0203. Roma (Roma). Inscription en l'honneur de Markos Aurélios Démétrios.
Grande base en marbredans les jardins de S. Pietro in Vincoli avant de passer dans la collection Farnese Napoli, Museo Archeologico Nazionale inv.ca 200 p.C.d'après la prosopographie.
Μ. Αὐρηλίου Δημητρίου, ἀρχιερέως τοῦ σύνπαντος
ξυστοῦ, διὰ βίου ξυστάρχου καὶ ἐπὶ βαλανείων τοῦ Σεβαστ[οῦ],
Ἀλεξανδρέως, Ἑρμοπολείτου, πανκρατιαστοῦ, περιοδονείκ[ου],
παλαιστοῦ παραδόξου υἱὸς Μᾶρκος Αὐρήλιος
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Ἀσκληπιάδης ὁ καὶ Ἑρμόδωρος, ὁ πρεσβύτατος τῶν νεω-
κόρων τοῦ μεγάλου Σαράπιδος, ὁ ἀρχιερεὺς τοῦ σύνπαντος
ξυστοῦ, διὰ βίου ξυστάρχης καὶ ἐπὶ βαλανείων τοῦ Σεβαστοῦ,
Ἀλεξανδρεύς, Ἑρμοπολείτης, Ποτιολανός, Νεαπολείτης καὶ
Ἠλεῖος καὶ Ἀθηναῖος βουλευτὴς καὶ ἄλλων πόλεων πολλῶν
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πολείτης καὶ βουλευτής· πανκρατιαστής, περιοδονείκης ἄλειπτος,
ἀσυνέξωστος, ἀνέκκλητος, ὅσους ποτὲ ἀγῶνας ἀνεγραψάμην,
πάντας νεικήσας· μήτε ἐκκαλεσάμενος μήτε ἑτέρου κατ´ ἐμοῦ τολμή-
σαντος ἐκκαλέσασθαι, μήτε συστεφανωθείς, μήτε ἐπεξελθών, μήτε παραι-
τησάμενος, μήτε ἀγῶνα παραλιπὼν μήτε κατὰ χάριν βασιλικὴν ἀγῶνα
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ἔχων, μητὲ καινὸν ἀγῶνα νεικήσας, ἀλλὰ πάντας, οὕς ποτε ἀπεγρα-
ψάμην, ἐν αὐτοῖς τοῖς σκάμμασιν στεφανωθείς, καὶ ταῖς προπείραις
τούτων πάσαις δοκιμασθείς· ἀγωνισάμενος ἐν ἔθνεσιν τρισίν, Ἰταλίᾳ,
Ἑλλάδι, Ἀσίᾳ, νεικήσας ἀγῶνας τοὺς ὑπογεγραμμένους πάντας πανκρα-
τίου Ὀλύμπια τὰ ἐν Πείσῃ σμ ὀλυμπιάδι Πύθια ἐν Δελφοῖς Ἴσθμια δίς,
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Νέμεα δίς τὸ δεύτερον στήσας τοὺς ἀνταγωνιστάς καὶ τὴν ἀσπίδα Ἥρας ΕΜ
ΜΙ Καπετώλια ἐν Ῥώμῃ δίς τὸ δεύτερον μετὰ πρῶτον κλῆρον στήσας
τοὺς ἀνταγωνιστάς Εὐσέβεια ἐν Ποτιόλοις δίς τὸ δεύτερον μετὰ δεύτερον̣
κλῆρον στήσας τοὺς ἀνταγωνιστάς Σεβαστὰ ἐν Νεαπόλι <δίς>, τὸ δεύτερον μετὰ̣
δεύτερον κλῆρον στήσας τοὺς ἀνταγωνιστάς Ἄκτια ἐν Νεικοπόλι δίς τὸ δεύ-
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τερον στήσας τοὺς ἀνταγωνιστάς Ἀθήνας ε Παναθήναια Ὀλύμπεια Πανελ-
λήνια Ἁδριάνια δίς Ζμύρναν ε κοινὰ Ἀσίας δίς τὸ δεύτερον στήσας
τοὺς ἀνταγωνιστάς ὁμοίως ἐν Ζμύρνῃ Ὀλύμπια καὶ Ἁδριάνια Ὀλύμπια·
Πέργαμον Αὐγούστεια τρίς τὸ δεύτερον ἐξ ἀρχῆς στήσας τοὺς ἀνταγωνιστ[άς],
τὸ τρίτον μετὰ πρῶτον κλῆρον στήσας τοὺς
ἀνταγωνιστάς· Ἔφεσον τρίς, Ἁδριάνια, Ὀλύμ-
πια, Βαρβίλληα, μετὰ πρῶτον κλῆρον στήσας
τοὺς ἀνταγωνιστάς· Ἐπίδαυρον Ἀσκλήπεια· Ῥόδον
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Ἅλεια· Χρυσάνθινα ἐν Σάρδεσιν, καὶ θεματεί-
τας πλείονας, ἐν οἷς Εὐρύκλεια ἐν Λακεδαίμονι
καὶ Μαντίνιαν καὶ ἄλλους. ἀθλήσας τὰ πάντα ἔτη
ἕξ, παυσάμενος τῆς ἀθλήσεως ἐτῶν ὢν κε
διὰ τοὺς συνβάντας μοι κινδύνους καὶ φθό-
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νους καὶ μετὰ τὸ παύσασθαι μετὰ πλείονα χρόνον
ἀνανκασθεὶς ἐν τῇ πατρίδι Ἀλεξανδρείᾳ καὶ
νεικήσας Ὀλύμπια πανκράτιον
Ὀλυμπιάδι ἕκτῃ.
« Fils de Markos Aurélios Démétrios, grand-prêtre de l’association internationale des athlètes, xystarque à vie et surintendant des bains impériaux, Alexandrin, Hermopolitain, pancratiaste, périodonique, lutteur extraordinaire, je suis Markos Aurélios Asklépiadès dit Hermodôros, le doyen des néocores du grand Sarapis, le grand-prêtre de l’association internationale des athlètes, xystarque à vie et surintendant des bains impériaux, bouleute et Alexandrin, Hermopolitain, Pouzzoléen, bouleute napolitain, éléen et athénien, citoyen et bouleute de plusieurs autres villes, pancratiaste, périodonique invaincu, jamais expulsé (de la skamma), incontesté, ayant remporté tous les concours dont j’ai dressé la liste, n’ayant jamais eu à réclamer, ni vu aucun autre déposer réclamation contre moi, n’ayant jamais été couronné en même temps qu’un autre, n’ayant pas entamé de poursuites, n’ayant pas abandonné, ne m’étant dispensé d’aucun concours et n’ayant pas remporté de concours qu’on ait fait recommencer (sc. après contestation de la sentence des juges), n’ayant pas non plus remporté de concours d’invention récente, mais dans tous les concours que j’ai enregistrés, ayant été couronné dans les fosses même des lutteurs et ayant été jugé apte à l’issue de toutes les épreuves préliminaires à ces concours; ayant concouru dans trois nations, l’Italie, la Grèce et l’Asie, ayant remporté tous les concours de pancrace ci-dessous : (suit, ll. 19-41, l’énoncé des diverses victoires remportées par l’athlète). »
Pighius, Berolin., 1569, f 65 ; J. Gruter, Inscriptiones I, p. 314 ; CIG, 5913 ; IG XIV, 1102 ; IGRR I, 153 ; L. Moretti, Iscrizioni agonistiche greche, Roma, 1953, p. 228-235 n° 79 (SIRIS, 429) ; L. Moretti, IGUR I, 1968, 240 (M. Malaise, Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts en Italie, Leiden, 1972, p. 138-139 Roma 90 ; S. G. Miller, Arete. Greek Sports from Ancient Sources, Berkeley-London, 20043, p. 171-172 n° 213 (trad.)).
Plusieurs bases de statues honorant de prestigieux athlètes furent découvertes, au XVIe s., sur le site de S. Pietro in Vincoli. C'est assurément à cet endroit que se trouvait le siège de l'association des athlètes, à proximité immédiate des Thermes de Trajan, cf. S. De Ricci, « La ξυστιχή σύνοδος e la Curia Athletarum presso S. Pietro in Vincoli », BCACR 1891, p. 185-209, M. L. Caldelli, « Curia Athletarum, Iera xystike synodos e organizzazione délie Terme a Roma », ZPE, 93, 1992, p. 75-87 et R. Volpe, « Le Terme di Traiano e la ξυστιχή σύνοδος », in D. Palombi, S. Walker, A. Leone (éd.), Res bene gestae : ricerche di storia urbana su Roma antica in onore di Eva Margareta Steinby, Roma 2007, p. 427-437.

L. 1 ce personnage apparaît encore aux nn° 501/0204, 501/0206 (Rome) et 503/1206 (Portus Ostiae). Sur le phénomène des dynasties de vedettes du stade, observable aux IIe-IIIe s., cf. E. Maróti, « Champion-Dynastien im antiken Sportleben », ACD, 36, 2000, p. 177-185, part. p. 184-185 pour Démétrios et Asklépiadès.
Sur l'association générale des athlètes (συμπάς ξυστός), voir C. Burgeon, « Les xystarques de l’Empire romain du Ier au IIIe siècle de notre ère », Réflexion(s), février 2016 (http://reflexions.univ-perp.fr/).
L. 3 sur le περιοδονίκης « vainqueur dans les concours de la période », cf. É. Bernand, « Épitaphe d’un athlète d’Hermoupolis Magna », ZPE, 87, 1991, p. 61 et n. 2.
L. 4-5 M. Aurélios Asklépiadès est connu par les nn° 501/0204, 501/0205 et 501/0206, par une dédicace à Septime Sévère (IGUR 242) et par un papyrus des archives du Conseil municipal d’Hermopolis (StudPal V 7, col. II); cf. H. R. Goette, « Kaiserliche Bildnisse von Sarapis-Priestern », MDAIK, 45, 1989, p. 179-180 et n° 16 p. 183-184, M. Drew-Bear, « Ammonios et Asklépiadès, Alexandrins et Hermopolitains », GRBS, 32,2, 1991, p. 203-213 et surtout J.-Y. Strasser, « Les Olympia d'Alexandrie et le pancratiaste M. Aur. Asklèpiadès », BCH, 128-129.1, 2004, p. 421-468.
L. 5-6 Asklépiadès fut-il néocore de Sarapis à Alexandrie comme on le pense généralement (p. ex. SIRIS n° 430) et comme je le crois, ou bien au Portus Ostiae (cf. pour la formule identique νεοκόρος τοῦ μεγάλου Σαράπιδος les nn° 503/1205, 503/1207 ou encore 503/1220), voire à Hermoupolis ?
L. 7 sur les xystarques, cf. Burgeon 2016.
L. 20-21 EMMI ; ne faudrait-il pas comprendre ἐν μι(ᾷ ἡμέρᾳ), une façon de désigner une victoire double dans une même célébration d'un concours ou bien ἐν μι(ᾷ) pour signifier un double triomphe aux Kapétôlia ?

Sur les nombreux termes sportifs et techniques présents dans ce texte, cf. M. B. Poliakoff, Combat Sports in the Ancient World, New Haven-London 1981, p. 125-127.