501/0177. Roma (Roma). Epitaphe de Flavius Agricola.
Sarcophage en marbre dont seul le couvercle est actuellement localisabledans la nécropole vaticane, sous St Pierre Indianapolis, Indianapolis Museum of Art inv. 72.148 (couvercle)Milieu du IIIe s. p.C. ?
Tibur mihi patria, Agricola sum vocitatus,
Flavius idem, ego sum discumbens, ut me videtis.
Sic et aput (sic) superos annis, quibus fata dedere,
animulam colui nec defuit umqua (sic) Lyaeus.
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Praecessitque prior Primitiva, gratissima coniuncxs,
Flavia, et ipsa cultrix deae Phariae casta
sedulaque et forma decore repleta,
cum qua ter denos dulcissimos egerim annos.
Solaciumque sui generis Aurelium Primitivum
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tradidit, qui pietate sua coleret fastigia nostra,
hospitiumque mihi secura servavit in aevum.
Amici, qui legitis, moneo, myscete Lyaeum
et potate procul redimiti tempora flore
et Venereos coitus formosis ne denegate puellis :
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cetera post obitum terra consumit et ignis.
« Tibur est ma patrie. On m’appelle Agricola, et aussi Flavius ; moi je suis couché, comme vous me voyez. C’est ainsi que chez les gens d’en haut aussi, pendant les années que les destins m’ont accordées, j’ai entretenu ma petite âme et jamais Lyaeus ne m’a fait défaut. Elle m’a précédé en partant la première, Primitiva Flavia, ma très charmante épouse, elle-même adoratrice à la fois chaste et empressée de la déesse du Phare (i.e. Isis), pourvue de l’ornement de la beauté, en compagnie de laquelle j’ai vécu trente années très douces. Comme consolation de son cru, elle m’a laissé Aurelius Primitivus, pourqu’il entretienne de sa piété nos sépultures, et m’a conservé tranquillement une place pour l’éternité. Amis qui lisez, je vous le conseille, mêlez Lyaeus et buvez-le loin d’ici les tempes couronnées de fleurs et ne refusez pas les embrassements de Vénus aux belles jeunes filles. Tout le reste, après le trépas, la terre et le feu le consument. »
(CIL VI, 17985a ; F. Bücheler, Carmina Latina Epigraphica, 856 ; SIRIS, 451 ; G. Pfohl, Römische Grabinschriften. Gesammelt und ins Deutsche übertragen von Hieronymus Geist, München, 1969, p. 170 n° 455 ; G. Pucci, Bull. Comm. Arch. Com. 81, 1968-69, p. 173-177 ; AE, 1972, 10 ; M. Malaise, Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts en Italie, Leiden, 1972, p. 127-128 Roma 51 ; E. Sabbadini, « Culto isiaco ed epicureismo nell’epitaffio di Flavio Agricola tiburtino », AST XLVIII, 1975, p. 71-85 ; P. Liverani, G. Spinola, Le necropoli Vaticane, Milano, 2010, p. 127, 133-134 et 336 ; P. Liverani, « Figurato e scritto: discorso delle immagini, discorso con le immagini », dans C. M. D’Annoville, Y. Rivière (éd.), Faire parler et faire taire les statues : de l’invention de l’écriture à l’usage de l'explosif, Rome, 2016, p. 356-358 ; EDR, 147411).
L. 6 Phariae CIL, Pharidis Sabbadini.