501/0160. Roma (Roma). Epitaphe d'Usia Prima.
Panneau en marbre de Luni (h. 88 cm ; l. 183 cm ; p. 34 cm) Détaché de la face principale de la tombe des Rabirii située le long de la Via Appia
Antica, non loin de l’intersection avec la Via di Tor Carbone En haut-relief, les bustes d’un homme, d’une femme et d’une jeune femme. De part et
d’autre de la tête de cette dernière, un sistre, à gauche, et une patère, à droite.
Le portrait comme le buste ont été retaillés selon des modalités qui laissent à penser
que le portrait original était celui d’un homme.Roma, Museo Nazionale Romano, Palazzo Massimo alle terme inv. 196633Ca 40 a.C. pour l’inscription concernant le couple, ca 40 p.C. pour celle concernant
la jeune femme.
G. Rabirius Post(umi) l(ibertus)
Hermodorus.
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Rabiria
Demaris.
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Usia Prima sac(erdos)
Isidis.
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« Gaius Rabirius Hermodorus, affranchi de Postumus.
Rabiria Demaris.
Usia Prima, prêtresse d’Isis. »
L. Canina, La prima parte della via Appia dalla porta Capena a Boville, Roma, 1853, I p. 112 et II p. 17, pl. XXIII.3-4 ; CIL VI, 2246 (ILS, 4404 ; SIRIS, 437 ; M. Malaise, Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts en Italie, Leiden, 1972, p. 124 Roma 35) ; V. Picciotti Giornetti, P. Sabbatini Tumolesi, Museo Nazionale Romano. Le sculture I.2, Roma, 1981, p. 237-239 n° 33 ; M. Eisner, Zur Typologie der Grabbauten im Suburbium Roms, Mainz am Rhein, 1986, p. 47-48 n° A14 ; V. Kockel, Porträtreliefs stadtrömischer Grabbauten, Mainz am Rhein, 1993, p. 138-139 n° H2 et pl. 2a, 48b, 49d-f ; K. E. Cupello, L. A. Hughes, « Reuse, the Roman Funerary Monument and the Rabirii: Violation of Memory or Commemoration of Past and Present? », ASNP serie 5, 2.1, 2010, p. 3-23 ; V. Lecce, « Rilievo funerario dei Rabirii e di Usia Prima », dans C. Gasparri, R. Paris (éd.), Palazzo Massimo alle Terme: le collezioni, Milano, 2013, p. 75-76 n° 34 (ph) ; EDR, 103440.
L. 1 G. Rabirius Postumus est le dioecète d’Égypte dont Cicéron défendit la conduite à Alexandrie dans le Pro Rabirio (cf. M. Malaise, Les conditions de pénétration et de diffusion des cultes égyptiens en Italie, Leiden 1972, p. 317).
L. 2 on peut supposer avec M. Malaise qu’Hermodorus est un ancien esclave venu d’Égypte avec Postumus.
L. 2-3 Rabiria Demaris est l’épouse de l’affranchi Hermodorus.
L. 3 sac(rorum) ou sac(erdos) Vidman, Malaise.
L. 3-4 le relief pourrait dater des dernières décennies du Ier s. a.C., si l’on se fie aux coiffures du couple ; le relief et l’inscription identifiant la jeune fille ont été refaits ca 40 p.C., comme l’a montré, avec de bons arguments, H. G. Frenz, Römische Grabreliefs in Mittel- und Süditalien, 1977, n° D6 p. 142-143, cité par J. Eingartner, Isis und Ihre Dienerinnen in der Kunst der römischen Kaiserzeit, Leiden 1991, p. 100-101; en effet, on a nettement creusé le tiers droit de la partie inférieure et inscrite du bas-relief, sur 1 cm de profondeur, pour écrire le nom d’Usia Prima et sa qualité; il en va de même pour la patère et le sistre, rajoutés après coup; Usia Prima n’est alors sans doute pas la fille du couple affranchi par les Rabirii. On peut penser que l’adhésion isiaque d’Usia Prima, qui n’est connue que par ce seul monument, explique en partie le choix de la voir figurer auprès de membres de la gens Rabiria, dont les rapports avec Alexandrie et l’Égypte sont bien connus. On ignore toutefois dans quelles conditions Usia Prima (ou l’un de ses proches) a pu altérer ce relief funéraire afin de s’approprier une partie de l’héritage culturel et mémoriel des Rabirii.