501/0109. Roma (Roma). Monument funéraire mentionnant des sacerdotes d'Isis Capitolina.
Bloc quadrangulaire en travertin (h. 82 cm ; l. 85,5 cm ; p. 28,5 cm) trouvé via Portuense, au IIe mille Fiesole, Museo Civico ArcheologicoAvant le milieu du Ier s. a.C.d'après la prosopographie ; 58 a.C. (Degrassi ILLRP), avant 48 a.C. (Malaise), entre 90 et 60 a.C. (Coarelli), seconde moitié du Ier s. a.C. (Crimi EDR).
o(biit) A. Caecili(us) A(uli) l(ibertus) Olípor
o(biit) Cn. Caecili A(uli) l(iberti) Fílonis
o(biit) Caeci{li}lia A(uli) et Cn(aei) l(iberta) Asia
o(biit) A. Caecili A(uli et) Cn(aei) l(iberti) Alexsandri
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o(biit) Polla Caecilia Sp(urii) f(ilia)
v(ivit) A. Caecili A(uli) f(ili) Pal(atina tribu) Rufi
o(biit) T. Sulpici T(iti) f(ili) Caecili(ani), sac(erdotis) Isid(is) Capitolí(nae)
o(biit) Porcia T(iti) l(iberta) Rufa sac(erdotis) [[Sulpici]] <Isid(is)> Capitoli(nae)
v(ivit) T. Porcius T(iti) f(ilius) Col(lina tribu) Maxsimus
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v(ivit) T. Sulpicius T(iti) l(ibertus) Primus
v(ivit) C. Valerius C(aii) l(ibertus) Philargurus
v(ivit) Q. Lolius Q(uinti) f(ilius) Ser(gia tribu) Rufus
v(ivit) D. Aurelius D(ecimi) l(ibertus) Felix
H(oc) m(onumentum) h(eredem) [[non]] seq(uetur).
1
« Il est mort, Aulus Caecilius Olipor, affranchi d’Aulus; il est mort, de Gnaeus Caecilius Filo, affranchi d’Aulus; elle est morte, Caecilia Asia, affranchie d’Aulus et de Gnaeus; il est mort, d’Aulus Caecilius Alexsander, affranchi d’Aulus et de Gnaeus; elle est morte, Polla Caecilia, fille de Spurius; il vit, d’Aulus Caecilius Rufus, fils d’Aulus, de la tribu Palatina; il est mort, Titus Sulpicius Caecilianus, fils de Titus, prêtre d’Isis Capitoline; elle est morte, Porcia Rufa, affranchie de Titus [[(et épouse) de Sulpicius]], le prêtre (d’Isis) Capitoline; il vit, Titus Porcius Maxsimus, fils de Titus, de la tribu Collina; il vit, Titus Sulpicius Primus, affranchi de Titus; il vit, Caius Valerius Philargurus, affranchi de Caius; il vit, Quintus Lolius Rufus, fils de Quintus, de la tribu Sergia; il vit, Decimus Aurelius Felix, affranchi de Decimus. Ce monument [[ne]] fera [[pas]] partie de la succession. »
CIL VI, 2247 (ILS, 4405 ; CIL I, 1034 = 1263 ; ILLRP, 159 ; SIRIS, 377 ; M. Malaise, Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts en Italie, Leiden, 1972, p. 112 Roma 2) ; G. Paci, « Iscrizione tardo-repubblicana di Roma ritrovata al Museo di Fiesole », Epigraphica XXXVIII, 1976, p. 120-125 (ph) (cf. F. Coarelli, « Iside Capitolina, Clodio e i mercanti di schiavi », Alessandria e il mondo ellenistico-romano, Studi in onore di Achille Adriani, Roma, 1984, p. 461-475 ; S. A. Takács, Isis and Sarapis in the roman world, Leiden, 1995, p. 51-56, mais qui ne connaît pas la réédition de G. Paci ; S. Orlandi, Libitina e dintorni, Roma, 2004, p. 241-242 ; EDR, 165671).
L. 2 Caecili A. [l.] CIL et suiv., Caecili A(uli) l(iberti) Paci; Silonis CIL et suiv., Fílonis Paci.
L. 3 Caeci[li]a CIL et suiv., Caeci[[li]]lia Paci.
L. 5 Spuri [f.] CIL et suiv., Supri f(ilia) Paci.
L. 6 Cae[c]ili CIL et suiv., Caecili Paci.
L. 7 Caecili CIL et suiv., {Caecili} Vidman, Caeci(liani) Paci.
L. 8 {sac(erdos)} Sulpici {Capitoli(nae)} CIL et suiv., sac(erdos) [[Sulpici]] Capitoli(n-) Paci.
L. 11 [P]hilar[g]urus CIL et suiv., Philargurus Paci.
L. 12 Lolius CIL et suiv., Lollius Paci; Q.[f. H]or(atia) CIL et suiv., Q(uinti) f(ilius) Ser(gia tribu) Paci.
L. 13 SEELLR (= Stella(?)) CIL et suiv., Felix Paci.
L. 14 e(redes) non CIL et suiv., h(eredem) [n]o[n] Paci.

Cette inscription livre le nom de treize personnes, vivantes ou décédées, dont deux furent prêtres d’Isis Capitolina (l. 7-8). Sur les six gentes nommées dans ce texte, quatre d’entre elles (Caecilii, Lollii, Porcii et Sulpicii) ont eu des représentants à Délos. À la douzième ligne de l’épigraphe, qui réunit vraisemblablement les noms de dévot(e)s isiaques, est mentionné un certain Quintus Lollius Rufus, fils de Quintus, de la tribu Sergia. Parmi les Lollii de Délos, on remarque un Marcus Lollius, mentionné sur les inventaires de 145/4 et de deux années postérieures pour avoir fait l’offrande de divers objets (statue, couronne, brûle-parfums) au Sarapieion C, que F. Coarelli identifierait volontiers à l’hermaïste Marcus Lollius Quintus, connu par une inscription délienne des environs de 140 (ID 1731, 2.5). Si cette identification est peu probable, les deux hommes, à deux ou trois générations de distance, ont dû être apparentés. Ceci pourrait indiquer qu’à Rome, le développement, voire l’introduction des cultes isiaques, à commencer par celui d’Isis elle-même, soit à mettre au compte des Italiens de Délos de retour en Italie. Le fait que la pierre porte les noms de treize individus des deux sexes (10 hommes, 3 femmes), vivants (7) ou morts (6), affranchis (8) ou ingénus (5), suggère qu’ils ont pu appartenir à un même collège, dont rien ne permet de dire toutefois que ce fût celui des pastophores mentionné par Apulée (Méta., XI, 30). Je n’irai pas non plus jusqu’à considérer, comme Coarelli le fait, que l’épiclèse portée dans ce texte par Isis soit à mettre en relation directe avec le collegium Capitolinorum, un collège de marchands d’esclaves lié au port franc de Délos. Pour ce collège comme pour Isis, le qualificatif « du Capitole » n’a probablement qu’une valeur locative. L’autel de la déesse et la schola du collège ont pu n’être que voisins. Deux autres personnages ayant dû appartenir à la même famille, Marcus Lollius Atticus et Marcus Lollius Sabinus, se retrouvent quelques décennies plus tard à Thessalonique (n° 113/0537), autre terre d’accueil pour les negotiatores déliens, parmi les membres d’une association présidée par un prêtre en charge pour la deuxième fois et ayant son siège dans le sanctuaire isiaque de la ville.