404/0503 (Suppl. III). Petra (Wādī Mūsá). Inscription mémorielle.
Dans la partie supérieure du Wādī Abū ᶜUllayqah, au pied du Jabal Hārūn, au sud-ouest de Pétra, sur la route qui mène en Égypte par le Wādī ᶜArabah, le Néguev et le Sinaï, on trouve de chaque côté du lit, sur des terrasses, des vestiges archéologiques, dont une niche abritant une statue acéphale d’Isis, connue dès les années 1960, et, en face, les restes d’un petit sanctuaire bâti en maçonnerie. Près de 200 inscriptions nabatéennes inédites, pour la plupart de simples graffitis, et des gravures représentant des empreintes de pieds ou des sandales (pédoglyphes) ont pu être relevés sur les terrasses ou le long des parois rocheuses. Une. La présente inscription est gravée sur la paroi sud d’un corridor situé à l’arrière de la niche. c. 25 a.C.
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lᶜbdᵓlgᵓ br ᶜmrt
bᵓydn ᵓy[s]y hᵓ
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Se souvenir d’ᶜAbdᵓal-Gā fils de ’Amrat, pour le bien […] par la protection d’Isis, celle-là (i.e. la statue), pour le bien.
M.-J. Roche, « A Nabataean shrine to Isis in Wādī Abū ᶜUllayqah, in the south-west of Petra », dans L. Nehme, L. Wadeson (éd.), The Nabataeans in focus. Current archaeological research at Petra, Oxford, 2012, 59-60 (ph) ; ead., « Le Sanctuaire d’Isis du Wādī Abū ᶜUllayqa, au sud de Pétra », Studies in the History and Archaeology of Jordan XI : Changes and Challenges LIX, Amman, 2013, 699) ;
L. 2 ᶜAbdᵓalgā (grec Αβδαλγας) est un nom théophore construit sur celui du dieu al-Gā, qui n’est autre que Dusarès.
L. 3 le samek dans le nom d’Isis semble avoir été délibérément détruit. Pour l’ed. pr., cet acte serait contemporain de la destruction de la tête et des mains de la statue et n’a pu être commis que par une personne connaissant le nabatéen.

M.-J. Roche publie également, parmi d’autres graffiti, celui, gravé sur la partie inférieure de la seconde colonne, de deux hommes, nḥšṭb et wᶜbdᵓysy (Naḥašṭab et ᶜAbdᵓ-īsī), le second portant un nom théophore construit sur celui de la déesse. D’autres graffitis sont sans doute à mettre en relation avec ce petit sanctuaire et notamment les deux biclinia voisins ainsi que le bassin situé au pied de la statue de la déesse. Pour l’ed. pr., ce sanctuaire privé a pu être consacré vers 25 a.C., au moment où une autre dédicace isiaque est attestée à Pétra (n° 404/0501), mais il aurait été mutilé à peine une vingtaine d’années plus tard.