402/0802. Tyros (Sur). Statuette de prêtre.
Statuette en basalte gris mutilée d’un prêtre tenant une image d'Osiris, de style égyptien. Les
inscriptions latine et grecque sont sur les parties latérales de la base. Une inscription
hiéroglyphique se lit sur le pilier dorsal de la statue, qui fut importée à Tyr. (h. 21 cm ; l. 7,5 cm ; p. 12 cm) Achetée à Beyrouth, la statuette fut acquise par le British Museum en 1893. British Museum, Londres, inv. EA 24784 (1893,1016.1).Avant 238 a.C. pour la statuette et l’inscription hiéroglyphique (Krebs, Parlasca),
IIe-IIIe siècle p.C. pour la bilingue latin/grec (Erman, SIRIS, RICIS).
Sacerdos Osirim
ferens. Προφή[της]
Ὄσειριν κωμ[ά]-
ζ<ω>[ν].
|
|
|
« Prêtre porteur d'Osiris. Prophète qui porte Osiris dans les processions. »
A. Erman, « Eine ägyptische Statue aus Tyrus », ZÄS 31, 1893, p. 102 (CIL III, 141653 ; IGRR III, 1105) ; F. Krebs, « Zu der Statue aus Tyrus », ZÄS 32, 1894, p. 64-65 ; ILS, 4417 (+ add. p. CLXXXII) (SIRIS, 359) ; Kl. Parlasca, « Ägyptische Skulpturen als griechische Votive in Heiligtümern des Ostmittelmeerraums und des Nahen Ostens », dans R. Bol, D. Kreikenbom (éd.), Sepulkral- und Votivdenkmäler östlicher Mittelmeergebiete (7.Jh.v.Chr.–1.Jh.n.Chr.). Kulturbegegnungen im Spannungsfeld von Akzeptanz und Resistenz. Internationales Symposium Johannes Gutenberg-Universität Mainz, 1.–3. November 2001, Paderborn, 2004, p. 2-3, pl. 2a-d.
British Museum
Les deux textes (latin et grec) sont équivalents.
L’inscription hiéroglyphique du pilier dorsal désigne le personnage comme un prêtre (
hm-ntr, terme rendu en grec par προφήτης), sans doute d’Osiris. Le texte mentionnant la "prêtrise des 4 phylè", elle est antérieure au décret de Canope de 238 av. J.-C. qui en instaure une cinquième. L'ajout du texte bilingue sur un côté du pilier dorsal est certainement postérieur à 198 apr. J.-C., date à laquelle Septime Sévère fonde la
Colonia Septimia Severa Tyrus.
L. 2 sur le πρoφήτης, plus haut degré de la hiérarchie sacerdotale, cf. nn°
501/0117-
501/0118,
501/0211 et
*605/0501 ainsi que M. C. van der Kolf,
PWRE XXIII/1 (1957) col. 809-811.
L. 3-4 ΚΩΜ./ΖΟ la pierre; κ<ο>μ[ί]ζ<ων>
CIL,
ILS ; κωμ[ά]ζ<ω>[ν] Vidman, à rapprocher des κωμασίαι, les processions (cf. L. Robert,
REA 62, 1960 p. 320 à propos du κωμαστής «porteur (d’images)» (
P.Oxy. X 1265 et XII 1449;
P.Oslo III 94)). Cf. nn°
101/0221 (ἁγιαφόρος),
105/0303,
105/0895,
113/0530,
204/1301,
301/1202 (ἱεραφόρος) et
301/1205 (βωμοφόρος).
La statue égyptienne est celle d'un prêtre théophore et non naophore. Elle a pu prendre place dans le temple dont le n°
402/0801 suggère l'existence.
Sur l'importation, sans doute à l'époque romaine, de statues osiriphores égyptiennes destinées à certains sanctuaires isiaques, voir M. Malaise, « Statues égyptiennes naophores et cultes isiaques »,
BSEG 26, 2004, p. 65-80 et A. Pétigny, « Une statue égyptienne de la XXIXe dynastie à Tyr »,
BAAL 12, 2008, p. 1-13.