Bloc en marbre, brisé à droite, qui a pu faire partie d'un pilastre. (h. 76 cm ; l. 90 cm ; p. 77 cm) trouvé dans une vigne, à l'est du stade Sur le site.Début du IIe s. a.C.d'après la paléographie.
« [...] comme aussi [...] dans l'année, les économes fourniront à Pharsalios [... autant (de bêtes) qu'il faut en sacrifier] au dieu, [ceux] qui fournissent [les offrandes sacrificielles des autres] fêtes [...], que ce qui a été sacrifié soit consommé [sur place; à] l'avenir, que les [économes] procèdent en outre à l'adjudication des choses sacrées, comme il est écrit. (Pharsalios) installera aussi [un autel dans] l'enceinte dédiée au dieu; il recevra [des bêtes sacrifiées] dans l'enceinte, pour chaque animal sacrifié, une patte et [sur ce qui est déposé (?)] pour le dieu, les tierces parts; qu'en nul autre endroit il n'[installe (?) l'autel] de Sarapis; sinon, qu'il soit redevable au peuple de [... drachmes] et que le lieu revienne à la cité. Que [celui qui le souhaite] (le) dénonce, [pour la] moitié (de l'amende), devant les euthynoi; que les euthynoi [(l')assignent] devant le [tribunal] en fonction ce semestre. Que les économes [perçoivent] sur la vente du bois 3 [drachmes] et sur la vente du blé 1 drachme [et] qu'ils les reversent au prêtre; que le peuple ait le pouvoir [...] ou d'ajouter ci-dessous autre chose, jusqu'au versement [...]
Sous (le stéphanéphore) Stratoklès. [À l']acquéreur de la prêtrise de [Sarapis ...], quand il reçoit la prêtrise [...] l'acte selon lequel il a acheté [...] avenant. Que l'acquéreur [...] apporté par les particuliers [...] mélange le cratère dans l'[enceinte ...] un chous, pas plus [...] et le jour du [...] de ceux qui sont rassemblés dans le [...]. »
O. Kern, Die Inschriften von Magnesia am Maeander, Berlin, 1900, n° 99 (W. Dittenberger, Syll.2, 554) ; F. Sokolowski, Lois Sacrées de l’Asie Mineure, Paris, 1955, p. 98-100, n° 34 (SEG XV, 1958, 669 ; SIRIS, 294) ; F. Sokolowski, « Propagation of the cult of Sarapis and Isis in Greece », GRBS 15, 1974, p. 445-448 ; K. J. Rigsby, « Notes on Sacred Laws », ZPE 170, 2009, p. 77-78 (SEG LIX, 2009, 1330).
L. 1-2 [--- τὰ μὲν ἄλλα εἶναι / πάντα κ]αθότι καὶ το[ῖς ἱερεῦσι τῶν θεῶν ὅσοις θύε]/ται Sokolowski 1974.
L. 3 [ὅσα δὲ δεῖ θύειν] Dittenberger, [ἐκάστωι δημοσίαι· τὰ δὲ θύματα] Sokolowski 1974.
L. 4 [ἀπὸ τοῦ εἰσιόντος] Sokolowski 1974.
L. 5 οἱ τὰ ἱερὰ Kern, Sokolowski, Vidman.
L. 5-6 [οἱ τὰ θύματα τῶν ἄλ/λ]ων Dittenberger, [θύειν ὑπὲρ τοῦ δήμου, ἐν ἑκάστηι / τ]ῶν Sokolowski 1974.
L. 6-7 [τὸ εἰς τὴν θυσίαν μεμερισμέ/νο]ν Sokolowski 1974.
L. 7 [ἐν τῶι ἱερῶι· κατὰ] Sokolowski 1974.
L. 8 suppl. Kern. οἱ [ἱερεῖς] Stengel, οἱ [θυσιάζοντες] Sokolowski 1974.
L. 9 κ[αὶ ---] I.Magnesia, κ[αὶ νεωκόρον] Dittenberger, κ[αὶ ἱερέα] Sokolowski, κ[αὶ ἱερέα(?)],
RICIS, κ[αὶ βωμὸν] Rigsby.
L. 10 suppl. Stengel, [τεθυμένων] Kern, [καιομένων] Dittenberger.
L. 11 [διδομένων] Stengel.
L. 12 et 14 suppl. Kern.
L. 12-13 μὴ [ποιείτω ἱε/ρ]ὸν Sokolowski, μὴ [ποιείτω βω/μ]ὸν RICIS, μὴ [καθιστάτω? βω/μ]ὸν Rigsby.
L. 14 [δὲ ὁ χρήιζων ἐπὶ τῶι] Sokolowski 1974.
L. 16-17 [λαμβα/νέτω]σαν Kern.
L. 19 δή[μωι ἆραί τι τοῦ / νόμο]υ Sokolowski 1974.
L. 20 ἕως τῆς ἀναφορᾶς [πρὸς τὸ μαντεῖον](?) Robert.
L. 23 début [....]θηι Kern et suiv.
L. 23 fin τὴν σύνην[---] Kern et suiv.
L. 24-25 [προσαναγρά/ψαι] Kern, Vidman, [προσγρά/ψαι] Sokolowski 1974.
L. 25 fin πριάμ[ενος --- τὸν] Kern, Vidman.
L. 25-31 ὁ πριάμ[ενος λαβὼν τὸ / εἰσ]φερόμενον ὑπὸ τῶν [ἰ]διωτῶ[ν εἰς τὰς σπον/δὰς τὸν] κρατῆρα κιρνᾶι ἐν τῶ[ι ἱερῶι τοῦ Σαρά/πιδος ἔχ]ον[τα] χοῦν οὐ πλεῖον [τῆς νυκτὸς ἐπι/μελόμ]ενος καὶ τῆς [ἡ]μέρας τὸ δ[ειπνιστήρι/ον πᾶσιν τ]ῶν συνόντων ἐν τῶ[ι τεμένει ἀνεωιγμέ/νον παρέχειν ---]ΑΝΩΝΠΑ--- Sokolowski 1974. Les devoirs du prêtre semblent inclure un rituel impliquant un mélange à partir de vin, dont les proportions devaient être précisées ; comparer le règlement de Priène n°
304/0803, l. 13-15 et 26.
Un culte privé de Sarapis devait exister avant que ces deux décrets ne l’officialisent, définissant les fonctions et les obligations du prêtre désormais appointé par la cité. Comme à Priène (n°
304/0803) celle-ci a opté pour un contrôle strict, puisqu'elle confie à des magistrats publics la responsabilité de divers aspects du culte : les
oikonomoi seront chargés de fournir les animaux sacrificiels et de procéder à la rémunération du prêtre, et les
euthynoi, de traiter les infractions. Le droit de modifier les décisions est également prévu (l. 19-20). Enfin, les parts sacrificielles accordées au prêtre et ses autres avantages sont également réglementés.
Pour K. J. Rigsby (l. 8), c’est une structure et non une personne pourvue d’une charge sacerdotale que le prêtre Pharsalios est chargé d’établir dans l’enceinte dédiée à Sarapis, ce qui peut se concevoir nonobstant l’emploi inusuel dans ce cas du verbe καθίστημι. Si l’on suit ce raisonnement, lors de l’établissement du culte public de Sarapis, la cité aurait pris en charge l’octroi d’un téménos au dieu, le prêtre étant responsable de l’érection d’un autel dans ce nouvel espace sacré, interdiction lui étant faite de célébrer le culte sur d’autres autels, sans doute celui ou ceux utilisés alors que le culte était encore à caractère privé.
La seconde partie du texte (l. 21-31) semble concerner plus spécifiquement la continuité du sacerdoce, après la vente de la charge de prêtre. Un amendement est apporté aux devoirs du prêtre dans le cas de sacrifices faits par des particuliers (l. 25 : ὑπὸ τῶν ἰδιωτῶν), probablement par opposition aux sacrifices civiques mentionnés dans la première section.
Un riche commentaire de ce texte est fournie par les auteurs du CGRN en ligne (n° 187), dont je reprends ici la traduction.
On peut se demander, comme pour Milet, quelle était la place d’Isis à l’époque hellénistique dans le culte, seul Sarapis étant mentionné dans ces deux décrets.
Isis et Sarapis, ensemble ou séparément, apparaissent sur de nombreuses émissions monétaires des IIe et IIIe s. p.C. (cf.
SNRIS Magnesia ad Maeandrum 1-12).