113/0505. Thessalonike (Thessalonique). Dédicace à Osiris mystès.
Stèle en marbre blanc,dans le Sarapieion. En bas-relief, une scène sacrificielle dans un encadrement architectural reproduisant la façade d’un temple : un homme, drapé dans un himation frangé, tient un récipient d’où il égrène de l’encens au-dessus d’un autel quadrangulaire, une situle pendant à son poignet ; une femme lui fait face, vêtue d’un chiton et d’un himation, brandissant un sistre, tout en tenant une situle ; à l’arrière plan, un jeune homme surélevé derrière l’autel examine la scène, appuyé sur un pilier, le torse nu, une main portée au menton. L’inscription est gravée sur l’épistyle.Θεσσαλονίκη, μουσείο inv. MΘ 997.Seconde moitié du IIe s. a.C.
Ὀσείριδι μύστει (vac.) Ἀλέξανδρον Δημητρίου καὶ Νίκαιαν
Χαριξένου Δημήτριος τοὺς αὐτοῦ γονεῖς.
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« À Osiris mystès. Démétrios (honore) Alexandros, fils de Démétrios, et Nikaia, fille de Charixènos, ses parents. »
P. B. Schwank, (Benediktinische Monatsschrift, Beuron)Erbe und Auftrag 39, 1963, p. 411-412 texte en majuscules avec ph. ; IG X 2, 107 et ph. ; G. Despinis, Th. Stefanidou Tiveriou, E. Voutiras (éd.), Κατάλογος γλυπτών του Αρχαιολογικού Μουσείου Θεσσαλονίκης I, Thessaloniki, 1997, 91-93 et 288 n° 67 fig. 150 ; cf. E. Voutiras, “Sanctuaire privé - culte public ? Le cas du Sarapieion de Thessalonique”, dans V. Dasen, M. Piérart (éds), Ἰδίᾳ καὶ δημοσίᾳ. Les cadres "privés" et "publics" de la religion grecque antique. Kernos Suppl., Liège, 2005, 283-285 (ph).
L. 1 l’épiclèse μύστης caractérise Osiris en tant que dieu de l’initiation ; comparer l’Isis μύστις du P. Oxy. XI 1380,111 et le n° 113/0552. À lire Apulée, Meta. XI,27, on apprend qu’il existait une initiation osirienne différente de l’initiation isiaque; sur le problème de l’existence et du contenu des mystères dans les cultes isiaques, voir F. Dunand, «Les mystères égyptiens», dans Mystères et syncrétismes, Paris 1975, p. 9-62, M. Malaise, « Contenu et effets de l’initiation isiaque», AC 50, 1981, p. 483-498 et id., «Les caractéristiques et la question des antécédents de l’initiation isiaque», dans Les rites d’initiation, Louvain-la-Neuve, 1986, p. 355-362. Selon E. Voutiras, le jeune homme diadémé figuré à l’arrière-plan serait Osiris hellénisé et les deux personnages sacrifiants, un couple de citoyens de Thessalonique mentionné dans la dédicace, seraient à gauche une mélanéphore et à droite un prêtre. L’analyse de ce relief tendrait à prouver que l’on devait accomplir un certain nombre de rites initiatiques pour intégrer le personnel du sanctuaire. Cette interprétation ne convainc pas.