106/0303. Hyampolis (Kalapodi). Affranchissement par consécration.
Autel en calcaire blanc, brisé en trois parties, dont l’une est perdue.Trouvé dans les ruines d’une chapelle située « à côté de la source de Smixi » (Paris). Entre 97 et 102 p.C.
[Ἄρχον]τος ἐν Ὑαμπόλι Σωτήρου
[......]ς, μηνὸς ὀγδόου, Βουβαστίοις,
Ζ[ωσί]μα Ζωσᾶ ἀφί[η]τι τὰν ἰδίαν δού-
λαν Ἰσόχρυσον ἐλευθέραν ἀπὸ τᾶς σά-
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μερον ἁμέρας, παρόντος Ἐπικτήτου {τοῦ}
τοῦ Σωσικράτους, τοῦ ἱερέως τοῦ Σαράπιδος
καὶ τῆς Εἴσιδος, ἐνώπιον τῶν προγεγραμ-
μένων θεῶν καὶ τοῦ Σεβαστοῦ Τραγιαν[οῦ]
Καίσαρος Γερμανικοῦ, μηθενὶ μηδὲν πο-
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θήκουσαν, παραμείνασαν αὐτῇ τὸν τῆς ζοῆς
χρόνον ἀνενκλήτως· ε[ὔ]χο[μ]αι [ἅ]παντι κρι-
τῇ καὶ παντὶ δικαιοδότῃ φυλάξαι μου τὴν
βούλησιν. Εἰ δέ τις τοῦ προγεγραμμένου σώ-
ματος ἐ[φά]ψοιτο, ἀποτεισάτω τοὺς προγε-
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γραμμένοις θεοῖς ἀργυρίου μνᾶς τριάκοντα,
καὶ τὸ μὲν ἥμισον ἔστω τῶν προγεγραμμέ-
νων θεῶν, τὸ δὲ ἥμισον τοῦ προστάντος αὐτᾶς·
ἐξέστω δὲ προστῆναι τῷ θέλοντι. Μάρ-
τυρες· οἱ θεοί.
« Sôtéros, fils de [...], étant archonte à Hyampolis, le huitième mois, lors de la fête des Boubastia, Zôsima, fille de Zôsas, affranchit son esclave Isochrysôn, à dater de ce jour, en présence d’Épiktétos, fils de Sôsikratès, le prêtre de Sarapis et d’Isis, devant les dieux sus-nommés, ainsi que devant l’empereur Trajan César Germanicus, afin qu’elle n’appartienne plus à personne en rien, à condition qu’(Isochrysôn) demeure auprès de (Zôsima) tant que celle-ci vivra, sans encourir de reproches. Je prie tout juge et tout magistrat ayant pouvoir de juridiction de veiller à faire respecter ma volonté. Si quelqu’un se saisit de l’esclave sus-nommée, il paiera aux dieux sus-nommés trente mines d’argent, dont une moitié leur reviendra, l’autre moitié étant pour son défenseur. Qu’il soit permis à qui le voudra de la défendre. Témoins : les dieux. »
P. Paris, BCH 18, 1894, p. 54-57 n° 2 ; IG IX, 1, 86 (Lolling) (RIJG II, n° 30 p. 295-296 ; SIRIS, 67 ; cf. F. Dunand, Le culte d’Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée. II Le culte d’Isis en Grèce, Leiden, 1973, p. 172-173 ; L. Darmezin, Les affranchissements par consécration: consécrations fictives et consécrations réelles, Lyon, 1982, p. 133-134 n° 151 ; L. Dahoura, Les actes d’affranchissement de Grèce centrale, Clermont-Ferrand, 1986, p. 126-127 n° 135).
L. 2 [τ]ο[ῦ Σ]ώ[σου](?) Paris; l’affranchissement a lieu à l’occasion de la fête des Boubastia, connues notamment par Hérodote II,60, le calendrier des fêtes de Saïs (P. Hib. I, 27,145) et le décret de Canope (OGIS 56,37); celles-ci avaient lieu à Hyampolis le 8ème mois de l’année (= fin avril-début mai), comme en Égypte, où elles se déroulaient durant le mois de Pauni (= mai selon le calendrier alexandrin; cf. F. Perpillou-Thomas, Fêtes d’Égypte ptolémaïque et romaine, Louvain 1993, p. 74); sans doute n’avaient-elles plus en Phocide, au IIe s. p.C., de caractère spécifiquement égyptien, mais devaient-elles être une fête dévolue à Boubastis en tant que déesse des naissances; cet affranchissement est gravé sur un autel ayant servi, plus de deux siècles plus tôt, à consacrer un enfant à Sarapis, à Isis et à Anubis (n° 106/0302); c’était peut-être cet aspect de maîtresse des naissances qui prédominait dans la partie du sanctuaire réservée à Isis; cf. nn° 112/0201, 202/0371-202/0372 [(?)], 202/0423, 204/0101, 305/1402, 501/0162, 503/0301, 503/1113, 602/0204 et 613/0601 ; sur Boubastis, cf. F. Dunand, « Une interpretatio romana d’Isis : Isis, déesse des naissances », REL 40, 1962, p. 83-86, ead., s.v. Boubastis, LIMC III (1986), p. 144-145, G. Wagner, « Une nouvelle dédicace à Boubastis », ASAE 69, 1983, p. 247-252, M.-O. Jentel, s.v. Bastet, LIMC III (1986) p. 81-83 et J. Quaegebeur, « Le culte de Boubastis-Bastet en Égypte gréco-romaine », dans Les divins chats d’Égypte, Louvain 1991, p. 117-127.
L. 14 ἐ[φά]ψοιτο Paris, Darmezin, Dahoura, ἐ[πιλάβ]οιτο Dittenberger (IG), Vidman, [ἐφάπτ]οιτο RIJG.