102/1602. Mantineia (Mantineia). Décret honorifique à Ioulia Eudia.
Stèle brisée en bas. Trouvée à Mantinée, sans plus de précision. Aujourd'hui perdueIer s. p.C.d’après la prosopographie et la paléographie.
Ἀγαθᾶι Τύχαι.
Ἐπειδὴ Ἰουλία Εὐ[δία, Εὐτελείνου θυγάτηρ],
γυνὴ καλὴ καὶ ἀγ[α]θ[ὴ ὑπάρχο]υ̣[σα καὶ γο]-
νέων τῶν ἀρίστων, αὐτή τε [οὖσα μεγαλό]-
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ψυχος πᾶσαν [τ]<ὴ>[ν] σ[ύ]νοδον τετ̣ε̣[ίμηκεν, συγ]-
κατατιθεμένου τ[ῆι] α[ὐτῆς μεγαλοψυχίαι]
καὶ Γαΐου Ἰουλίου Στροβείλου τ[ο]ῦ ἀν-
δρὸς αὐτῆς, το̣․σ[․․․․․c.14․․․․․, ἀνα]-
τέθεικεν δὲ καὶ τοῖς ἱερε[ῦσ]ι το[ῦ Ἀσκ]λ[η]-
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πιοῦ ἀμπέλων πλέθρα ἓξ [․․, οὐδὲν] ἐν-
λείπουσα τῆς ἰδίας μεγαλ[οψυ]χίας καὶ χ[ρη]-
στότητος· δι’ ἃ καὶ πάντα v {²nota}² v δεδόχθαι τοῖ[ς]
ἱερεῦσι τοῦ Ἀσκληπιοῦ, ἐπαινέσαι [Ἰου]λίαν Εὐ-
δίαν Εὐτελείνου θυγατέρα καὶ ἀναθεῖναι
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αὐτῆς εἰκόνα γραπτὴν ἐν τῶι ναῶι τοῦ Ἀσκλ[η]-
πιοῦ ἐν ὅπλωι ἐπιχρύσωι ἐπιγραφὴν ἔχουσα[ν]·
"οἱ ἱερεῖς τοῦ Ἀσκληπιοῦ Ἰουλίαν Εὐδίαν Εὐτε-
λείνου θυγατέρα τὰν ἑαυτῶν εὐεργέτιν"·
ἄγειν δὲ αὐτῆς καὶ γενέθλιον ἡμέραν ἀεὶ τοῦ
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Πέμπτου μηνός, θύοντας τῶι Ἀσκληπιῶι καὶ
τῆι Ὑγιείαι ὑπὲρ τῆς σωτηρίας αὐτῆς τε καὶ
Γαΐου Ἰουλίου Στροβείλου, καλεῖν δὲ αὐτὴν κα[ὶ]
ἐπὶ τὰ γέρα δι’ αἰῶνος καὶ τοὺς ἐκγόνους αὐ-
τῆς, καθ’ ὃ ἂν δειπνῶσι οἱ ἱερεῖς, ἔν τε τοῖς Ἰσι[α]-
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κοῖς καὶ πυροφορικοῖς δείπνοις ἀποστέλ-
λειν αὐτῆι αἶσαν, καλεῖν δὲ ἐπὶ τὰ γέρα καὶ Γάϊον
Ἰούλιον Στρόβειλον· ἐὰν δέ τις μὴ καλέσῃ εἰ μ[ὴ]
ἀποστείλῃ τὴν αἶσαν οἷς ἐπιβάλλον ἐστίν,
ὑπόδικος ἔστω δραχμαῖς πεντήκοντα αὐ-
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τῆι τε Εὐδίαι καὶ τοῖς ἱερεῦσι καὶ τοῖς ἐκγό-
νοις αὐτῆς, τὴν ἐπιμέλειαν ἔχοντος ἀε̣ὶ
τοῦ ἐπιγνώμα· ἀναγράψαι δὲ καὶ τόδε τὸ [ψή]-
φισμα εἰς στήλην ἐνχαράξαντας, καὶ [ἀνα]-
θεῖναι εἰς τὸ ἱερὸν τοῦ Ἀσκληπιοῦ, ὅπως π̣[άν]-
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[τες εἰδῶσι]ν, ὅτι καὶ ἡ σύνοδος τῶν Ἀ[σκληπιοῦ]
[ἱερέων οὖσα εὐχά]ριστος φανερὰν̣ [ποιεῖται]
[τὴν τῶν εὐεργεσιῶν μνή]μην (vacat)
« À la Bonne Fortune. Attendu que Ioulia Eudia, fille d’Eutéleinos, femme excellente née de parents les meilleurs et elle-même d’âme généreuse a honoré toute la confrérie et Gaios Ioulios Strobeilos, son mari, partageant avec elle son âme généreuse [---], elle avait fait don de six plèthres de vigne aux prêtres d’Asclépios en ne manquant pas de la même générosité ni de bonté; plaise aux prêtres d’Asklépios de faire l’éloge de Ioulia Eudia, fille d’Eutéleinos, de consacrer dans le temple d’Asklépios un portrait d’elle peint sur un bouclier doré portant l’inscription suivante : « les prêtres d’Asklépios (dédient ce portrait) de Ioulia Eudia, fille d’Eutéleinos, leur bienfaitrice ». Et d’une part, de célébrer chaque année, le cinquième mois, l’anniversaire de sa naissance en sacrifiant à Asklépios et à Hygie pour son salut et celui de de Gaios Ioulios Strobeilos ; et d’autre part, de l’inviter, à perpétuité, elle et ses descendants, à prendre les parts d’honneur à chaque repas des prêtres et lors des banquets isiaques et des banquets offerts par les pyrophores, de lui envoyer une part ; d’inviter également Gaios Ioulios Strobilos aux parts d’honneur. Mais si quelqu’un n’invite pas ou n’envoie pas la part à ceux à qui elle échoit, qu’il soit redevable de cinquante drachmes envers Eudia elle-même, les prêtres et ses descendants, l’epignomas s’acquittant toujours de cette tâche. En outre, qu’on fasse reproduire le présent décret en le gravant sur une stèle et qu’on l’érige dans le sanctuaire d’Asklépios, afin que tous voient que la confrérie des [prêtres] d’Asklépios, reconnaissante, manifeste le souvenir qu’elle garde de ces bienfaits. »
IG V 2, 269 (d’après Foucart) (SIRIS, 44) ; G. Thür, H. Taeuber, Prozeßrechtliche Inschriften der griechischen Poleis: Arkadien, Vienne, 1994, n° 13 p. 121-124. Cf. M. Jost, Sanctuaires et cultes d’Arcadie, Paris, 1985, p. 504-506.
L. 2 la même femme est honorée dans IG V 2, 270, pour avoir offert 14 plèthres de vigne aux prêtres de Zeus Épidotès. Cette propriétaire foncière et son mari, qui portent le même gentilice, l’ont sans doute reçu en même temps, avec la citoyenneté romaine. Le père de Iulia Eudia, Euteleinos, ne devait pas être quant à lui citoyen romain. Ils ont probablement obtenu la citoyenneté d’Octavien, Mantinée ayant été, avec Sparte, l’une des seules cités du Péloponnèse à avoir pris son parti contre Marc Antoine ; cf. C. Hoët-van Cauwenberghe, « Onomastique et diffusion de la citoyenneté romaine en Arcadie », dans A. Rizakis (éd.), Roman onomastics in the Greek East. Social and political aspects, Athènes 1996, p. 210.
L. 9 sur le temple d’Asklépios de Mantinée, voir Pausanias VIII.9.1.
L. 13 on retrouve ici encore un lien étroit entre le culte d’Asklépios et celui des divinités isiaques; cf. n° 102/0502.
L. 24-25 banqueter en l’honneur des dieux est une coutume bien établie en Égypte; de multiples papyri nous conservent des invitations à la κλίνη de Sarapis, voire d’Anubis; cf. D. Montserrat, « The Kline of Anubis », JEA 78, 1992, p. 301-307, avec toute la bibl. antérieure, et M. Totti, Ausgewählte Texte der Isis- und Sarapis-Religion, Hildesheim - Zürich 1985, p. 124-127 qui regroupe certains de ces textes. On retrouve traces de ces repas festifs à Thasos (201/0101), Paros (202/1004), Priène (304/0802) et Mylasa (305/1301).