101/0215. Athenae (Athens). Décret honorifique pour un cleidouque.
Hermès acéphale trouvé dans la stoa d’Hadrien. Αθήνα, Επιγραφικό μουσείο inv. EM 4071251/2 p.C.d'après la magistrature.
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[κ]λε[ιδ]ουχή-
σαντα εὐσεβῶ[ς],
[ὁ] πατὴρ Αὐρ(ήλιος) Ζ[ώ]-
5
[σι]μος ὁ καὶ
[..]χης καὶ ὁ
[ἀδ]ελφὸς Αὐρ(ήλιος)
[Ε]ἰρηναῖος
[Ζ]ωσίμου Π[αι]-
10
ανιεῖς >, ἐπὶ
στολιστοῦ
Μουσαίου,
[ἱ]ερέως Προσ-
δοκίμου νε(ωτέρου),
15
ἄρχοντος
Κορνηλιανο[ῦ].
1
« [---], qui fut un cleidouque plein de piété, son père Aurélios Zôsimos, appelé aussi [...]chès, avec son frère Aurélios Eirénaios, fils de Zôsimos, (du dème) de Péania, le stoliste étant Mousaios, le prêtre Prosdokimos le jeune (fils de Proskimos) (et) l’archonte Kornélianos. »
IG III, 699 (Koehler) ; IG II/III2, 3644 (Kirchner) (SIRIS, 25).
Fin du IIe s. p.C. Kirchner, Vidman, 251/2 p.C. suivant A. E. Samuel, Greek and Roman Chronology, München 1972, p. 237, qui place cette année-là l’archontat de Cornelianus. Cet hermès pourrait provenir d’un Isieion situé près de (sur ?) l’agora.

L. 2-3 pour le cleidouque dans les cultes isiaques, cf. n° 101/0206.
L. 10 le signe > est une séparation de mots.
L. 11 le στoλιστής est bien connu des inscriptions et des papyrus grecs d’Égypte, depuis l’époque hellénistique jusqu’au milieu du Ve siècle p.C. Ces stolistes occupent une place importante au sein du clergé égyptien, juste après le prophète. Le titre de stoliste, voire de protostoliste ou de deutérostoliste, est souvent précédé de celui de prêtre, mais pas toujours. C’est là une manière de préciser le rang sacerdotal du personnage. Préposés à l’habillement des statues divines et à la garde des parures et objets sacrés dans une pièce du temple réservée à cet effet, ils doivent être également mis en relation avec la confection des momies, qu’ils confient ensuite à ceux qui devront les enterrer. Le titre est rarement attesté hors de la vallée du Nil (cf. nn° 101/0221, 101/0222, 101/0227 et 101/0229 [Athènes], 202/0165-202/0167 [Délos], 304/0606 [Éphèse] et 515/0125 [Aquilée] aux IIe-IIIe siècles p.C.). Toutefois, le rite d’habillement des statues en contexte isiaque était assurément pratiqué, comme le montrent le contenu des inventaires des temples (nn° 503/0301, 603/0101), et sans doute la mention d’une ornatrix fani à Nîmes (n° 605/0103). À Athènes, les fonctions de hiereus et de stolistès sont distinctes, sauf sur une inscription (n° 101/0229), où le dédicant cumule les deux titres au service d’Isis et de Sarapis. Cette situation s’explique dans la mesure où, à Athènes, le hiereus, citoyen athénien dès le IIIe siècle a.C., est le prêtre principal, qui a la responsabilité du culte. Les stolistes devaient donc constituer des auxiliaires qui n’avaient pas nécessairement le rang sacerdotal. L’existence d’un personnel spécialisé dans l’habillement des statues divines tenait vraisemblablement à l’importance des sanctuaires. Outre M.-F. Baslez, Recherches sur les conditions de pénétration et de diffusion des religions orientales à Délos (IIè-Ier s. avant notre ère), Paris 1977, p. 269, on verra M. Malaise, « Les stolistes au service des dieux égyptiens », dans P. Defosse (éd.), Hommages à C. Deroux, IV, Bruxelles 2003, 436-451.