101/0206. Athenae (Athens). Dédicace à Isis, Sarapis, Anubis et Harpocrate.
Base en marbre de l'Hymette (h. 37 cm ; l. 18 cm ; p. 21 cm) trouvée au n° 11a de la rue Philothea, en contre-bas de l’Acropole, à l'endroit où
se situait le Sarapieion selon Pausanias Αθήνα, Επιγραφικό μουσείο inv. EM 649. Entre 116/5 et 95/4 a.C.d'après la magistrature.
Ἴσιδι, Σαράπιδι,
Ἀνούβιδι, Ἀρποκράτη[ι]
Μ̣εγαλλὶς Μάγα
Μαραθωνίου θυγά-
5
τηρ ὑπὲρ τῆς θυγα-
τρὸς Δημαρίου καὶ
τ[[ῶν ὑῶν]] κατὰ̣
πρό̣σταγμα, ἐπὶ ἱε-
ρέως Μενάνδρου
10
τοῦ Ἀρτέμωνος
Ἀλωπεκῆθεν, κλε[ι]-
δουχοῦντος Ἀσω-
ποκλέους Φλυέως,
ζακορεύοντος Σω-
15
σικράτου Λαοδικέ-
ως, κρίνοντος τὰ ὁ-
[ρ]άματα Διονυσίου
Ἀν̣τιοχέως.
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À Isis, à Sarapis, à Anubis (et) à Harpocrate, Mégallis, fille de Magas, (du dème) de Marathon, pour sa fille Démarion et [[ses fils]], sur ordre (des dieux), sous la prêtrise de Ménandros, fils d’Artémôn, (du dème) d’Alopéké, le cleidouque étant Asôpoklès (du dème) de Phlya, le zacore étant Sôsikratès de Laodicée, l’interprète des songes étant Dionysios d’Antioche.
K. Keil, « Zum Corpus Inscriptionum Graecum », RhM 19, 1864, p. 255-256 (d’après une lecture de Mustoxydis) ; K. Kuruniotis, « Ἐξ Ἀττικῆς », AE IV, 1913, p. 206 et fig. 59 (qui ne connaît pas l’édition de Keil faite à partir de la pierre entière) (A. Salač, « Nová athenská dedikace Isidě », Listy filologické 42, 1915, p. 219-222) ; S. Dow, « The Egyptian Cults in Athens », HThR 30, 1937, p. 208-212 n° VIII (SIRIS, 5) ; S. V. Tracy, The Lettering of an Athenian Mason,, Princeton, 1975, p. 72-73 n° 13 et pl. 32c (SEG 42, 157) ; IG II/III3, 1115 et pl. CXXVIII.
Attribuée à Délos par Boeckh et Rusch, l’origine athénienne de la pierre a été reconnue par Keil, admise par Roussel et Dow, et démontrée par Tracy.
L. 2 sur le culte, la personnalité et l’iconographie d’Harpocrate, voir D. Meeks,
s.v. Harpokrates,
LÄ II (1977) col. 1003-1011, V. Tran tam Tinh, B. Jaeger, S. Poulin,
s.v. Harpokrates,
LIMC IV (1988) 1 p. 415-445 et 2 pl. 242-266, ainsi que G. Nachtergael, « Une dédicace à Harpocrate »,
CdE LXX, 1995, p. 246-251 avec la bibliographie antérieure p. 246 n. 1 et enfin M. Malaise, « Harpocrate. Problèmes posés par l’étude d’un dieu égyptien à l’époque gréco-romaine »,
Bulletin de la Classe des Lettres. Académie Royale de Belgique 7-12, 2000, p. 401-431.
L. 3 ce Μάγας serait l’un des magistrats monétaires de 114/3 a.C., d’une famille originaire de Cyrène et peut-être affranchie à Athènes (C. Habicht,
CA 11, 1992, p. 87).
L. 7 ῶν ὑῶν dans une
rasura.
L. 11-12 littéralement le « porteur de clés », le cleidouque est uniquement attesté, en contexte isiaque, à Athènes et à Délos. Cette charge est limitée dans le temps puisque plusieurs textes nomment des cleidouques sortis de charge (n°
101/0215 et
101/0216). Tous sont des hommes et ceux dont les noms sont connus appartiennent souvent à des familles de la bonne société, à l’instar des jeunes filles citées comme canéphores. Pour autant, l’importance sociale correspond-elle à un rang élevé dans la hiérarchie sacerdotale ? Sans doute pas. La fonction rituelle de l’ouverture et de la fermeture du temple, si elle n’est pas négligeable sur le plan symbolique, l’est surtout sur le plan honorifique : être cleidouque, être canéphore est une charge d’une grande visibilité et sans doute onéreuse. On remarque d’ailleurs qu’à plusieurs reprises, le cleidouque et la canéphore sont les propres enfants du prêtre. On peut alors se demander si cette charge correspond réellement à une activité quotidienne. Dans le rituel journalier, à Athènes comme ailleurs, c’est au prêtre que revient la charge d’ouvrir et de fermer le naos, pas à un éventuel porteur de clés. Il faut sans doute considérer que les cleidouques déliens et athéniens, comme les canéphores, n’intervenaient que dans des circonstances particulières, sans doute à l’occasion des grandes cérémonies publiques isiaques ; sur cette charge, cf. la notice de H. Kohl,
s.v. Kleiduchos,
PWRE XI,1 (1921) col. 593-600.
L. 12-18 le début des lignes a aujourd’hui disparu.
L. 14-15 Σω/[στ]ράτου Kuruniotis, Salač, mais il faut préférer la lecture de Mustoxydis qui a vu la pierre entière.
L. 16-17 il s’agit de l’ὀvειροκρίτης que l’on rencontre à Athènes comme à Délos (nn°
101/0221 et
202/0209). La présence de cet « interprète des songes » indique que l’on pratiquait l’incubation dans ce sanctuaire.