*605/0501. Massilia (Marseille). Inscription honorifique pour un prophète.
Base dans les caves de l’abbaye St Sauveur. Marseille, Musée d’Archéologie méditerranéenne inv. 1609. 161-169 p.C.d'après la prosopographie.
Cn. Val(erio) Cn(aei) f(ilio) Quir(ina tribu)
Pomp(eio?) Valeriano,
equo p(ublico) honorato
a sacratissimis imp(eratoribus)
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Antonino et Vero
Augg(ustis), auguri perpetuo,
ob q(uem) h(onorem) (sestertium) c(entum milia) n(ummum) r(ei)p(ublicae) dedit
agonothet(ae) agoni[s co-]
[r]ona[to et] pro[phe]t(ae) optime
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de se merito centon[ar(ii)]
corp(orati) Massil(ienses) pa[trono].
[L(ocus] d(atus) d(ecreto) d(ecurionum)
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« À Cnaeius Valerius Pomp(eius) Valerianus, fils de Cnaeius, de la tribu Quirina, honoré du cheval public par les très vénérables empereurs Antonin et Verus Augustes, augure perpétuel, qui pour cet honneur fit don de 100 000 sesterces à la chose publique, agonothète couronné au concours, prophète, qui lui a rendu les plus grands services, la corporation des centonaires massaliètes, à son patron. [Emplacement] donné par décret des décurions. »
C. Jullian, « Un prophète marseillais », Bulletin épigraphique de la Gaule 6, 1886, p. 117-127 ; CIL XII, 410 (add. p. 812) (SIRIS, 725 ; S. Aufrère, « Les cultes égyptiens en Provence », dans M.-P. Foissy-Aufrère (éd.), Égypte et Provence, Avignon, 1985, p. 160 n° 378 et n. 129-132 ; D. Lengrand, « Notabilité et refus des responsabilités municipales sous le Haut Empire : un exemple marseillais », RAN 32, 1999, p. 301-307 ; AE, 1999, 1012) ; J.-P. Waltzing, Étude historique sur les corporations professionnelles chez les Romains depuis les origines jusqu'à la chute de l'Empire d'Occident III, Louvain, 1899, p. 522 n° 1954 (J. Liu, Collegia Centonariorum. The Guilds of Textile Dealers in the Roman West, Leiden, 2009, p. 335 n° 19).
L. 2
Pomp(eiopoli) CIL ; on connaît au moins deux cités du nom de Pompeiopolis, l’une en Cilicie et l’autre en Paphlagonie, cette dernière ayant livré deux dédicaces aux divinités isiaques (nn°
309/0401 et
309/0501); on peut toutefois songer à d’autres restitutions, comme,
e.g.,
Pomp(eio) ou
Pomp(onio).
L. 8-9
agoni[s]/ Iobani, profete, optime CIL, Vidman, Lengrand,
agoni[s co/r]ona[to et] pro[phe]t(ae) optime Waltzing, Liu.
L. 9 il n'est aucunement assuré que le titre de prophète porté par cet individu soit à rapporter au culte d'Isis; cf. déjà R. Turcan, « Les religions orientales en Gaule narbonnaise et dans la vallée du Rhône »,
ANRW II 18.2, 1986, p. 468. Il exerça à Massilia une fonction sacerdotale de type romain, l'augurat perpétuel, pour laquelle il versa 100 000 sesterces au trésor de la cité, et deux fonctions de type grec, un sacerdoce, la prophétie et une liturgie, l'agonothésie. L'inscription ne mentionne toutefois aucune magistrature; cf. Lengrand 1999.
L. 10-11
centonar(iorum) corp(us) Massil(iae) patrono CIL, Vidman, Lengrand,
centon[ar(ii)] / corp(orati) Massil(ienses) pa[trono] Waltzing, Liu.
L. 12
d(ono) d(edit) d(edicavit) CIL, Vidman, Lengrand,
[L(ocus] d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) Waltzing, Liu.