*602/0402. Igabrum (Cabra). Dédicace d'une statue de divinité fluviale.
Statuette acéphale en marbre blanc (h. 18 cm ; l. 46 cm ; p. 20 cm) trouvée au lieu-dit La Chicorra, près de Cabra Une divinité fluviale, allongée, porte du bras gauche une corne d'abondance tout en
prenant appui sur une urne fluente derrière laquelle se profile la tête d'un crocodile.
L'inscription est sur la plinthe.Cordoba, Museo Arqueológico inv. 7170Fin du Ier-début du IIe s. p.C.d'après la paléographie et le style de la sculpture.
T. Flavius Victor colleg[ii]
illychiniariorum Prati Novi d(ono) [d(at)].
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« Titus Flavius Victor, du collège des marchands de mèches de Pratum Novum, [a offert] ce don. »
A. García y Bellido, « Isis y el Collegium Illychiniariorum del Pratum Novum (Conventos Cordubensis) », Hommages a Waldemar Deonna, Bruxelles, 1957, p. 238-244 et pl. XXXVI (AE, 1958, 286 ; AE, 1961, 147) ; P. Bruneau, « Isis Pélagia à Délos (compléments) », BCH 87, 1963, p. 304-305, fig. 4 ; A. García y Bellido, Les religions orientales dans l’Espagne romaine, Leiden, 1967, p. 113-114 n° 15 ; SIRIS, 757 ; A. Blanco Freijeiro, « El Nilo de Igabrum », Habis 2, 1971, p. 251-256 (AE, 1972, 272) ; J. Gil, « Illychiniarius », Habis 4, 1973, p. 181-188 ; J. Mª Santero Santurino, Asociaciones Populares en Hispania Romana, Sevilla, 1978, p. 162 nº 94 ; A.T. Fear, « Isis and Igabrum », Habis 20, 1989, p. 195-203 ; CIL II2, 5, 340 ; J. Alvar, Los cultos egipcios en Hispania, Besançon, 2012, p. 89-90 n° 117 (fig.).
L. 1 colleg(ii) García, Vidman, RICIS ; colleg(io) est possible pour Vidman et Blanco Freijeiro. La fin est peut-être simplement en lacune : colleg[io] CIL II2, Alvar.
L. 2 illychiniariorum García, Vidman, Gil, CIL II2, [S]illychiniario(ru)m pour siliginiariorum Blanco Freijeiro ; d(onum) [d(edit)] García et suiv., d(ono) [d(at)] CIL II2, RICIS, Alvar.
A. García y Bellido, suivi notamment par Ph. Bruneau, voyait dans les Illychiniarii des potiers fabricants de lampes, objets fréquemment utilisés dans le culte d’Isis, ce qui l'incitait à considérer ce document comme isiaque. J. Gil, reprenant l’étude philologique de l’hapax illychiniarius, proposait plutôt de voir dans les Illychiniarii des fabricants (ou des commerçants) de mèches, plutôt que de lampes. Ces mèches étant fabriquées à partir d’étoupe, de jonc ou de papyrus (Pline, NH. XIX, 17 ; XXI, 114 ; XXVIII, 168), le lien avec la divinité nilotique ici représentée peut apparaître plus clair.
D'autres interprétations ont également été proposées pour identifier l'activité de ce collège (collège religieux, association de tailleurs de pierres, etc.) ; cf. la longue bibliographie et le résumé commenté donné dans CIL II2, p. 92.
Quoi qu'il en soit, le lien de ce document avec les cultes isiaques est loin d’être avéré.