*512/0603. Mutina (Modena). Epitaphe de Publius Vettius Sabinus.
Sarcophage en marbre (h. 175 cm ; l. 232 cm ; p. 125 cm) dont la provenance est inconnue mais qui se trouvait piazza Grande devant le Duomo dès le XVe s Sur la face antérieure, à droite de l’inscription, une femme se tient debout, un volumen à la main et une ciste aux pieds; à gauche, un homme avec les mêmes attributs. Sur la face postérieure, une scène de chasse avec, au-dessus d’un chasseur le mot Grego/ri. Sur le côté gauche, un homme tient dans sa main gauche un volumen et dans sa dextre la main droite d’une femme tenant une couronne dans la gauche. Entre eux, posée à terre, une ciste. Sur le côté droit, un cavalier brandit une couronne de sa main droite. Modena, Museo lapidario estense inv. 7085 210-230 (Fittschen) ou 260-270 p.C. (Gabelmann) d'après le style du monument.
D(is) M(anibus).
P. Vettio
P(ublii) fil(io) Cam(ilia tribu) Sabino
eq(uo) p(ublico) II̅I̅Ivir(o) aed(ilicia) pot(estate)
5
et mag(istro) mun(icipii) Raven(natis)
Cornelia Maximîna
marito incomparab(ili)
et sibi [viva] posuit.
123
« Aux dieux Mânes. Pour Publius Vettius Sabinus, fils de Publius, de la tribu Camilia, disposant d’un cheval public, quattuorvir ayant puissance édilicienne et magister du municipe de Ravenne, son époux incomparable et pour elle-même, Cornelia Maximina, [de son vivant], a placé (ceci). »
CIL XI, 863 (ILS, 6665) ; R. Egger, « Zwei oberitalienische Mystensarcophage », MDAIR 4, 1951, p. 64 ; M. P. Nilsson, « The syncretist relief at Modena », Opuscula selecta III, Lund, 1960, p. 98-106 ; A. Degrassi, « Il supposto municipio di Classe e l’amministrazione di Ravenna », Synteleia V. Arangio Ruiz, Napoli, 1964, p. 577-584 (SIRIS, 593 ; M. Malaise, Inventaire préliminaire des documents égyptiens découverts en Italie, Leiden, 1972, p. 28 Mutina (3)) ; H. Gabelmann, Die Werkstattgruppen der Oberitalienischen Sarkophage, Bonn, 1973, p. 107, 138-147, 189 et 219 n° 80 et pl. 45-47 ; M.-C. Budischovsky, La diffusion des cultes isiaques autour de la mer Adriatique, Leiden, 1977, p. 58-59 E VIII,4 et pl. XXXVIII ; G. C. Susini, « I culti orientali nella Cispadana », dans M.B de Boer, T. Edridge (éd.), Hommages à M. J. Vermaseren, Leiden, 1978, p. 1208 n° 42 ; E. Corradini, Modena dalle origini all’anno Mille. Studi di archeologia e di storia I, Modena, 1988, p. 400-411 fig. 325-341 ; N. Giordani, G. Paolozzi Strozzi, Il museo lapidario estense. Catalogo generale, Venezia, 2005, p. 161-163, E est 39 ; C. Corti, « Il rinvenimento di una gemma magica a Carpi e la presenza del culto di Iside nella città e nel territorio di Mutina », dans C. Corti, D. Neri & P. Pancaldi (éd.), Pagani e cristiani. Forme di attestazioni di religiosità del mondo antico in Emilia, San Giovanni in Persiceto, 2005, p. 19-20 et 29-30 fig. 4-5 ; EDR, 127060.
L. 1 sur la corniche du couvercle.
L. 2-5 sur ce personnage et le décor du sarcophage, cf. F. Rebecchi, « Immagini di Equites Romani su sarcofagi pagani di produzione ravennate », FR, s. IV, 107-108, 1974, p. 54, fig. 4; id., « Sarcofagi cispadani di età imperiale romana. Ricerche sulla decorazione figurata, sulla produzione e sul loro commercio », MDAI(R), LXXXIV, 1977, p. 142-145 ; id., « Appunti per una storia di Modena nel tardo-impero : monumenti e contesto sociale », MEFRA 98, 1986, p. 905-906 et fig. 12. La présence d'une scène de chasse très réaliste, sur un sarcophage du IIIe s., invite à voir dans ce chevalier un important propriétaire foncier.
L. 5 mag(istro) mun(icipii) Raven(natis) Bormann, mag(no(?)) mun(erario) Raven(nae) Vidman. Sur ce titre, cf. G. Paci, « Magister municipi in una nuova iscrizione di Tolentino e supplemento epigrafi co tolentinate », Miscellanea greca e romana, 7, Roma 1980, p. 479-501 et G. Susini, « Per lo statuto romano di Ravenna », dans Festschrift A. Betz, Wien 1985, p. 611-615.

Sur la date, cf. H. Gabelmann p. 147, K. Fittschen, « Über Sarkophage mit Porträts verschiedener Personnen », MarbWPr 1984, p. 159 n. 27 et F. Rebecchi 1986 p. 905.

R. Egger, suivi par d'autres savants, considère que le terme gregori est une acclamation caractéristique des isiaques. Cela est peu convaincant et je doute que l’on puisse associer ce texte, comme celui du sarcophage de Belluno n° *515/0401, aux isiaques. Il en va peut-être différemment du sarcophage de Ravenne n° *512/0101.